Chaque passionné de football a, dans sa tête, une liste plus ou moins exhaustive des joueurs qu’il considère comme les meilleurs de l’histoire. Dans ce genre de classement, les joueurs offensifs et les attaquants tiennent généralement une place de choix. Mais qui se prononcerait naturellement en faveur de Sándor Kocsis, avant-centre Hongrois des années 1950 et 1960 ? Au milieu de figures telles que Pelé, Maradona, Messi, Ronaldo ou Di Stefano, son nom est bien moins célèbre. Pourtant, il fut bel et bien l’un des meilleurs attaquants de tous les temps et l’un des buteurs les plus prolifiques du monde du football. En effet, Sándor Kocsis c’est 444 buts en 511 matchs officiels ! Alors, pourquoi ce manque de reconnaissance ? Pour quelles raisons n’a-t-il pas accédé au panthéon des plus grandes gloires du football ? Retour sur les plus importants épisodes de la carrière et de la vie de Sàndor Kocsis, un attaquant de génie que la lumière a fui.
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Un talent merveilleux… dans l’ombre de Ferenc Puskas
Sándor Kocsis fut donc un footballeur d’exception à l’efficacité redoutable. Son point fort ? Le jeu de tête. À tel point que son adresse et la puissance de ses reprises dans cet exercice sont à l’origine de son surnom de « Tête d’or ». À chaque fois, sur chaque centre bien distillé, Sándor Kocsis fait mouche. Il est donc l’un des fers de lance de cette formidable sélection de Hongrie des années 1950, l’une des meilleures équipes de l’histoire.
Sauf que, si l’on vous demande de citer un joueur hongrois de cette période, quel nom vous revient immédiatement en mémoire avant les autres ? Sans doute celui de Ferenc Puskas. Meilleur joueur hongrois de tous les temps, Puskas a évolué à la même époque que Sándor Kocsis. Capitaine de cette talentueuse équipe de Hongrie, le « Major Galopant » connaît ensuite la gloire au Real Madrid au côté d’Alfredo Di Stefano. Sa reconnaissance internationale est incontestable et il fait partie de manière indiscutable des tous meilleurs footballeurs de l’histoire du jeu. Durant toute sa carrière, le talent de Sándor Kocsis s’est donc exprimé en restant à l’ombre de cette figure légendaire. Mais il y a fort à parier que si Puskas n’avait pas été là, l’étoile, ça aurait été Kocsis. Même si dans pareille hypothèse, la carrière des deux hommes aurait sans doute été différente.
Le petit Sándor naît à Budapest, capitale de la Hongrie, le 21 septembre 1929. Avec sa famille, il vit dans la ville basse et commence à jouer au football sur la Place Téleki. Très vite, il va se distinguer par son allure, sa grande maîtrise du ballon et, déjà, son habile jeu de tête. Dès 13 ans, il intègre les équipes de jeunes de Ferencvaros, l’un des plus grands clubs hongrois. Sa carrière de footballeur est sur de bons rails et son talent saute immédiatement aux yeux.
Il n’a que 18 ans lorsqu’il fête sa première sélection avec l’équipe de Hongrie face à la Roumanie. Puis, à 20 ans, c’est le grand saut. Il rejoint le meilleur club hongrois de l’époque, le Budapest Honved. Dans ce club qui est celui de l’armée, il rejoint de grands noms : József Bozsik, Nándor Hidegkuti et donc Ferenc Puskas. Nous sommes en 1949. Personne ne le sait encore, mais la décennie qui va s’ouvrir va être éblouie par cette extraordinaire génération de talents hongrois.
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L’histoire du football est ponctuée d’épopées d’équipes de légendes qui ont marqué les cœurs et les esprits. Citons la Wunderteam autrichienne de 1934, les Pays-Bas de 1974 et leur football total… ou la Hongrie de 1954.
Car en 1954, année de Coupe du monde en Suisse, la Hongrie est incontestablement la meilleure équipe de la planète. Son jeu est si merveilleusement offensif, enflammé et enthousiaste qu’on la surnomme le « Onze d’Or ». Il faut dire que la composition de cette formidable équipe est une ode à l’attaque. Organisée dans un schéma tactique totalement novateur, en 4-2-4, elle aligne une ligne d’avants au talent fou, à laquelle se joint souvent le milieu Hidegkuti. Laszlo Budai et Zoltan Czibor se trouvent sur les ailes. Ils y sèment la panique pour servir deux finisseurs d’exception dans l’axe : Ferenc Puskas et Sándor Kocsis. Avec son compère d’attaque, Kocsis a formé l’un des duos les plus efficaces qui aient existé. Et lorsque s’ouvre le mondial helvétique en 1954, la Hongrie est invaincue depuis 1950. Au total, le « Onze d’Or » alignera 32 matchs sans défaite ! Un record qui a tenu 40 ans.
Durant cette formidable série, la sélection hongroise cumule 28 victoires et Kocsis empile les buts. Une statistique suffit à démontrer toute l’efficacité du buteur magyar. Ce dernier marque en effet 75 buts pour un total de 68 sélections ! Soit un meilleur ratio que Ferenc Puskas. Mais malgré ces statistiques ahurissantes, il n’est en rien un buteur égoïste obnubilé par les cages. Et c’est justement là l’une des raisons qui expliquent qu’il a si peu attiré la lumière à lui. Car le jeu de Kocsis est profondément collectif et qu’il fait également briller ses coéquipiers, Puskas en premier lieu. De la technique à la vitesse, de sa capacité à lancer le bon appel, à réaliser le geste juste ou à dominer dans les airs, il a tout. Kocsis, c’est la classe.
Avec sa redoutable attaque, la Hongrie remporte d’ailleurs les Jeux olympiques de 1952. Kocsis y marque à six reprises. Mais le plus fameux moment de gloire durant cette période faste se déroule un an plus tard. Wembley, 25 novembre 1953. L’Angleterre est atomisée à domicile par le « Onze d’Or » 6 buts à 3. C’est la première victoire d’une équipe non-britannique en terre anglaise. Moment historique salué par la presse comme « le match du siècle ». Moins d’un an plus tard, les Anglais veulent laver leur honneur au cours de la revanche en Hongrie. Résultat, ils sont davantage écrasés encore par le génie magyar : victoire 7-1 de Kocsis et des siens. Cette équipe de Hongrie est merveilleuse. Kocsis, bien calé dans l’ombre du génial Puskas, son finisseur ultime.
« Kocsis était le meilleur joueur de tête que j’ai jamais vu », László Budai.
Sándor Kocsis traverse la Coupe du Monde 1954 (presque) comme dans un rêve. En 5 matchs, « Tête d’Or » marque en effet 11 buts ! Il termine ainsi meilleur « scoreur » de la compétition. Plus globalement, cette performance extraordinaire fait de lui, à ce moment, le meilleur buteur de toute l’histoire de la Coupe du Monde. Son surnom, il le doit à son sens du placement, du timing et à son incroyable détente malgré une taille plutôt moyenne d’1 m 77. Mais il vient aussi du fait que Kocsis a la faculté unique de donner une puissance et une précision maximales à chacun de ses coups de boule. Pourtant, malgré cette avalanche de buts, la Hongrie rate la dernière marche. Dans l’ombre de Puskas, Kocsis se retrouve alors également dans l’ombre des Allemands qui lui ravissent, à ses coéquipiers et lui, cette couronne mondiale tant espérée.
Après cette désillusion, l’Histoire vient fracasser le destin et la carrière de Kocsis et des joueurs hongrois. En 1956, une insurrection populaire en Hongrie y entraîne l’invasion soviétique. À cette époque de la guerre froide, ce pays fait partie du Bloc de l’Est dominé par l’URSS, et cette dernière veut veiller au grain. C’est pourquoi, en octobre, les chars soviétiques entrent dans Budapest pour rétablir l’ordre. La chance de Kocsis et de ses coéquipiers du Honved ? Être partis à ce moment pour une tournée en Europe de l’Ouest et au Brésil. Comme Puskas et beaucoup d’autres, Sándor Kocsis fait alors le choix de ne pas rentrer au pays.
L’Espagne lui fait les yeux doux et il rejoint les rangs du FC Barcelone pendant que Puskas fait le choix du Real Madrid. Trajectoires parallèles de deux joueurs d’exception qui n’auront pas été auréolés de la même gloire. Car alors que Kocsis ne réussira jamais à remporter les plus prestigieux trophées sous la tunique blaugrana, Puskas lui soulèvera la Coupe d’Europe des Clubs Champions à 3 reprises avec le Real. Pour être à jamais le joueur hongrois qui attire à lui la lumière.
De 1954 à 1961, la malédiction de Berne
La carrière de Sándor Kocsis semble s’être bâtie entre performances légendaires et échecs non moins inoubliables. Certes, on ne peut quand même pas dire que son palmarès est vierge, loin de là. En plus des Jeux olympiques de 1952, il remporte en Hongrie 4 titres de champion (1 avec le Ferencvaros, 3 avec le Honved). Au total, en 265 matchs avec ces deux clubs, Kocsis aura marqué la bagatelle de 287 buts ! Des stats inouïes pour un joueur qui a peut-être été le meilleur avant-centre de l’histoire.
La Coupe du monde 1954 en Suisse aurait dû le propulser en pleine légende. Il marque un triplé lors de l’entrée en lice de la Hongrie face à la Corée du Sud (9-0). Puis, lors du deuxième match, il claque un quadruplé face à la RFA, étrillée 8-3. En quart de finale face au Brésil, « Tête d’Or » enchaîne avec un doublé, performance qu’il réédite en demi face à l’Uruguay. 11 buts déjà lorsque, ce 04 juillet 1954, la grande finale de la Coupe du Monde s’ouvre au Stade du Wankdorf à Berne. En face du « Onze d’Or », c’est la RFA qui se dresse, cette même RFA ridiculisée quelques jours plus tôt en poule.
Dès lors, c’est sûr : aller chercher le titre ne sera qu’une formalité pour ces Magyars magiques. D’ailleurs, dès l’entame de la partie, Puskas reprend un tir contré de Kocsis et ouvre le score ! Deux minutes plus tard, Czibor double aussitôt la mise. Même pas dix minutes de jeu et la Hongrie mène déjà 2-0 !
Pourtant, les Allemands vont revenir puis égaliser avant la mi-temps. Le match se tend. Kocsis ne vole pas au-dessus des défenses comme à son habitude. Fatigué sans doute, après avoir tout donné en demi en marquant, en prolongation, le doublé qui a envoyé les siens en finale. Et là, c’est « le miracle de Berne », ou plutôt la malédiction pour les Hongrois : à six minutes de la fin, Rahn marque et offre un titre inespéré pour la RFA. La Hongrie, invaincue depuis 1950 et portée par un Kocsis alors meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du Monde, est une reine sans couronne.
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Kocsis aurait-il eu droit à la reconnaissance que son immense talent méritait s’il avait été champion du monde ? Impossible de le savoir évidemment. Quatre ans plus tard en Suède, pour le Mondial 1958, le sort semble encore vouloir le rejeter dans l’ombre. Car la performance hors norme de Kocsis en 1954 est alors immédiatement battue par les célèbres 13 buts de Just Fontaine qui efface ainsi son record. Aujourd’hui, tous les amoureux du football savent que Fontaine est le meilleur buteur de l’histoire des Coupes du Monde sur une édition. Qui se souvient que, juste derrière, pointe Kocsis avec ses 11 unités ? Il y a fort à parier que ces deux marques historiques ne seront jamais battues.
Au FC Barcelone, Sándor Kocsis connaîtra de vrais succès, mais pas la gloire de Puskas au Real Madrid. Parce qu’à l’époque, le Barça, c’est l’équipe de Laszlo Kubala. Hongrois de naissance naturalisé espagnol, Kubala est une légende des Blaugranas, y ayant marqué 194 buts en 256 matchs. En 1999, il a d’ailleurs été élu meilleur joueur de l’histoire du Barça et sa statue est même érigée devant le Camp Nou. Alors, malgré ses qualités et son talent, comme au Honved et en Hongrie avec Puskas, Kocsis reste à l’ombre de Kubala au Barça.
Cela ne veut pour autant pas dire que Kocsis n’y a pas réussi. Bien au contraire. De 1956 à 1966, date de la fin de sa carrière, il y inscrit 82 buts en 126 matchs. Et va également étoffer son palmarès. Il remporte en effet le championnat d’Espagne en 1959 ainsi que la Coupe d’Espagne en 1959 et 1963 et la Coupe des Villes de Foire en 1960. Ce Barça-là, constitué de Kubala, Kocsis, mais aussi de son compatriote Czibor et de l’Espagnol Luis Suarez, Ballon d’Or 1960, est un grand Barça.
Un Barça qui regarde d’un mauvais œil, rivalité oblige, la réussite pleine d’insolence du Real Madrid sur le plan continental. Ce Real de Puskas, Di Stefano, Kopa et Gento qui, depuis 1956 et la création de la Coupe d’Europe des Clubs Champions, en a gagné chaque édition. 5 Coupes d’Europe de suite pour le grand Real. C’en est bien trop pour le Barça qui, champion d’Espagne en 1960, rêve aussi de gloire européenne. Pour sa première participation à l’épreuve qui deviendra la Ligue des Champions, le hasard place justement le Real, tenant du titre, sur la route des Barcelonais. Après un nul à Madrid, les Blaugranas ont rendez-vous avec l’histoire le 23 novembre 1960 au Camp Nou. Ils l’emportent alors 2-1 devant 120 000 spectateurs en fusion et infligent ainsi aux Merengues leur première défaite en Coupe d’Europe depuis 1956 !
Une fois cet exploit réalisé, la voie royale semble tracée pour la bande à Kubala et Kocsis. Mais, en demi-finale face au SV Hambourg d’Uwe Seeler, et malgré une victoire 1-0 à l’aller, les Allemands mènent 2-0 au retour chez eux. C’est alors que Sándor Kocsis, à la dernière minute, inscrit un but salvateur pour le Barça ! Toutefois, à l’époque, la règle du but à l’extérieur n’existe pas encore. Il faut un match d’appui gagné 1-0 pour que les Catalans se qualifient pour la finale de la Coupe des Champions. Plus qu’un match, et c’est la gloire pour Kocsis et les siens. Qui pourrait bien les en priver désormais ? Pas le Benfica Lisbonne, leur inattendu adversaire en finale, ça non ! Celle-ci est programmée le 30 mai 1961 en Suisse à… Berne.
« Pleurez, Sándor Kocsis… Pleurez Zoltan Czibor, toutes les larmes de votre corps. Pour vous, le Wankdorf de Berne, tout comme il l’avait été sept ans plus tôt, fut à nouveau un lieu maudit. Barcelone était la meilleure équipe, mais la victoire l’a nargué et a fui en Coupe d’Europe, de même qu’elle avait fui naguère, en Coupe du Monde, cette inoubliable formation hongroise dont vous étiez alors les deux plus précieux joyaux… » Jacques de Ryswick.
C’est effectivement une nouvelle désillusion qui attend Kocsis, dans ce même stade où, en 1954, il avait cruellement perdu la finale de la Coupe du Monde. Pourtant, tout démarre parfaitement bien. Le Barça est ultra-dominateur et « Tête d’Or » ouvre rapidement le score. Mais, contre le cours du jeu, Benfica revient dans la partie et égalise. Puis Ramallets, le gardien catalan, encaisse deux buts largement évitables. D’abord, en boxant dans sa cage une balle qui ne demandait pas à y rentrer. Ensuite en étant aveuglé par le soleil sur une lointaine frappe lobée qui offre le 3-1 à Benfica.
La fin de la partie est une furia furieuse. Czibor réduit la marque et la domination barcelonaise devient encore plus étouffante… Mais rien n’y fait. Les vagues blaugranas se heurtent à un gardien portugais en état de grâce qui voit aussi ses poteaux lui sauver trois fois la mise. 3-2 pour Benfica à Berne, qui s’est encore mué en cimetière des espoirs de lumière de Sándor Kocsis.
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La fin de vie tragique de Sándor Kocsis, une légende qui aurait mérité plus de reconnaissance
La finale de la Coupe des Champions perdue en 1961 est le dernier grand sommet de la carrière de Sándor Kocsis. À 37 ans, ce dernier décide de raccrocher les crampons en 1966. Il aura au final inscrit 444 buts en 511 matchs. Des chiffres affolants qui auraient pu (ou dû ?) lui apporter plus de reconnaissance. Mais Kocsis était d’un caractère réservé et introverti et il n’avait aucune envie de se retrouver au centre des projecteurs.
C’est peut-être pour cela qu’après une brève expérience en tant qu’entraîneur, il ne prend absolument pas la voie d’une reconversion dans le monde du football. Bien loin des paillettes et de la médiatisation, il décide de se lancer dans la restauration dans les années 1970. C’est à Barcelone, sa ville d’adoption, qu’il ouvre un restaurant. Le nom de son établissement est d’ailleurs évocateur. Il sonne comme un rappel d’une époque révolue où il était peut-être le meilleur attaquant du monde : « Tête d’Or », en français dans le texte.
Mais Sándor Kocsis n’aura pas le loisir de couler de longs jours tranquilles et heureux sous le soleil de Catalogne. Car il est atteint d’un mal incurable qui lui inflige des douleurs atroces : un cancer de l’estomac à un stade avancé. Nous sommes le 22 juillet 1979, Sándor Kocsis n’a pas encore 50 ans. Hospitalisé depuis une semaine à la Clinique Quiron de Barcelone, il sait que ses jours sont comptés. Que rien ne peut lui permettre de retrouver la lumière.
Alors, seul dans sa chambre du quatrième étage, il prend sa décision. A-t-il rembobiné le fil de sa fabuleuse carrière au moment de faire son choix ? Impossible de le savoir évidemment. Ce que l’on sait, par contre, c’est qu’il ouvre la fenêtre pour devancer l’irrémédiable et se défenestrer. Sándor Kocsis est l’un des premiers joueurs du « Onze d’Or » magique de la formation hongroise des années 1950 à rejoindre les étoiles. Là-haut, espérons qu’il ait enfin trouvé la lumière qu’il méritait.
Alors, que retenir de la vie et de la carrière de ce joueur d’exception qu’a été Sándor Kocsis ? Des buts à la pelle bien sûr, cette formidable efficacité dans son jeu de tête aussi. Gergeli Maros, journaliste hongrois, dira d’ailleurs de lui : « Il était capable de sauter plus haut que n’importe qui, de quasiment stopper sa détente au sommet de son saut, et d’envoyer alors ses fameux missiles de la tête au fond des filets ». Extraordinaire faculté de ce talent pur qui ne connut pas le succès et la gloire que son brio aurait mérité. Enterré dans un premier temps à Barcelone, Sándor Kocsis n’a retrouvé la Hongrie qu’en 2012, lors du rapatriement de son corps demandé par sa famille. À Budapest, il repose désormais en paix aux côtés de celui qui lui a fait tant d’ombre dans sa carrière, disparu en 2006 : Ferenc Puskas. Parce que certains duos de légende sont éternels.
Sources :
- Vincent Bregevin, « Kocsis, « Tête d’Or » et mystères de l’ombre », 2019, Eurosport.fr
- Régis Delanoë, « La triste fin de Sándor Kocsis », 2015, Sofoot.com
- Gérard Ejnès et Pierre-Marie Descamps, 100 rois pour un siècle, Éditions Solar, 1999
- Pierre-Marie Descamps, Jacques Ennaux, sous la direction de Gérard Ejnès, L’Équipe, 50 ans de Coupe d’Europe, Calmann-Levy, 2005
- Dominique Rocheteau et Denis Chaumier, Le guide du football 2000, Éditions de la Lucarne, 1999
- Jean-Philippe Rethacker et Jacques Thibert, Le Football, Éditions Liber, 1995
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