Que ce soit sous le maillot de la Nationalmannschaft, celui du Bayern Munich ou encore du Real Madrid, Paul Breitner n’a cessé de forger sa légende. Une histoire écrite à base de coups de gueule, de polyvalence, d’engagements politiques, et de frappes de mules. Un profil d’électron libre qui détonne dans la rigueur, sans aspérité, germanique. Retour sur un Teuton pas comme les autres au palmarès long comme le bras, symbole de l’Allemagne qui gagne.
Arrogant, talentueux, à contre-courant, indispensable, inclassable, Paul Breitner est un peu tout ça. Né en Bavière en 1951, Paul Breitner connaît une adolescence marquée par des bouleversements sociétaux majeurs. En mai 1968, alors qu’il a seize ans, il joue avec les jeunes du ESV Freilassing et ressort marqué durablement par l’événement qui manifeste un basculement des mentalités. « A l’âge de seize ans, la mort de Che Guevara a eu un impact important sur moi. Cela a été très important dans mon développement » éclairera-t-il, par la suite, à These Football Times. Très vite, loin de sa fascination pour le système castriste, le milieu de terrain est sélectionné avec les U17 et U18 allemands, conscients qu’ils détiennent là un diamant brut à polir.
En 1970, à dix-neuf ans, il rejoint le Bayern Munich. La même année il doit effectuer son service militaire. Il déserte aussitôt et se cache plusieurs jours, son portrait est même placardé dans les rues de Munich pour qu’il se résolve à effectuer son service militaire. À son retour, celui qui est déjà surnommé « Red Paul » pour son appétence Maoïste et Guévariste, n’a pas changé. Pire pour l’image du club, il se fait photographier dans la presse avec des portraits de ses deux idoles derrière lui. Il est même désigné par le New York Times comme « le nouveau héros de la contre-culture allemande ». Le symbole dépasse l’homme et Paul Breitner joue le jeu. Il déclare à cette époque à Die Zeit, qu’il lit Marx et que son plus grand souhait est une défaite des Américains au Vietnam.
S’il divise par ses prises de position hors terrain, sur le pré, Paul Breitner va vite mettre tout le monde d’accord. En février 1971, il peut de nouveau évoluer avec le maillot du Rekordmeister sur le dos. Il se retrouve dans une équipe de très haut niveau au sein de laquelle on retrouve Sepp Maier, Franz Beckenbauer, Georg Schwarzenbeck et Gerd Müller, tous internationaux, le gratin du football allemand. Dès lors, il ne sortira plus du onze de départ d’Udo Lattek. En parallèle de sa carrière sportive balbutiante, il poursuit des études de psychologie, de philosophie et de pédagogie pour personnes handicapées. Dans le football des années 70, les entraîneurs dictent les conduites et les joueurs disposent. Dans un milieu policé, Paul Breitner et sa coupe afro, qui pose des questions et s’oppose parfois aux choix du coach, apparaissent au pire comme un emmerdeur, au mieux comme un ovni.
Polyvalence et ascension fulgurante
En 1971, alors milieu de terrain, il doit remplacer un latéral blessé. À l’époque, les effectifs sont beaucoup moins pléthoriques qu’ils peuvent l’être aujourd’hui. Les équipes de l’époque comptent au maximum dix-huit joueurs avec seulement treize à quatorze joueurs susceptibles d’être titulaires. Replacé en catimini, Paul Breitner fait mieux que dépanner, sa puissance et sa grinta conviennent parfaitement à son nouveau poste qu’il réinterprète à sa façon, en esprit libre.
« J’ai été un pionnier […] Je n’ai jamais voulu être latéral. Cela me dégoûtait. Les latéraux étaient des joueurs durs qui n’avaient qu’à marquer un rival sans autre droit que celui de défendre. J’ai joué à ce poste à ma façon. Udo Lattek a dit qu’il n’avait jamais vu quelqu’un jouer aussi bien à ce poste. C’est dans ce Hanovre-Bayern que naquit le jeu de Lahm, de Kimmich, d’Alba, d’Alaba, de Ramos… » – Paul Breitner, El País
Avec sa puissance physique naturelle, sa frappe énorme, ses tacles rageurs et son habileté à apporter le surnombre, il marque les esprits dans son rôle de latéral offensif. Sa confiance en lui et sa régularité en font en titulaire indiscutable. En juin 1971, il remporte son premier trophée, la coupe d’Allemagne face à Cologne. Trois jours après, il est sélectionné en équipe d’Allemagne de l’Ouest et effectue son premier match face à la Norvège. Là non plus, il ne quittera pas le onze de départ, sa légende est en marche. En 1972, il est champion avec le Bayern et il prend part à l’Euro victorieux où il finit dans l’équipe-type du tournoi.
« La Bundesliga est un gros business. Tout tourne toujours autour de l’argent. Il n’y a pas de place pour le socialisme. Je dois garder mes idées privées à cause du public, mais mes amis savent que je suis toujours la même personne ». propos rapporté par ESPN
Les deux saisons suivantes, il est encore champion d’Allemagne, ce qui porte son total à trois titres de champion d’affilée, une première dans l’histoire du Bayern. L’année 74 est un premier tournant. Paul Breitner est un indéboulonnable du Bayern et de la Nationalmannschaft. Le Bayern s’impose même en Coupe d’Europe des clubs champions 1974 face à l’Atlético, étrillé quatre buts à zéro lors de la finale retour. Paul Breitner effectue une saison aboutie agrémentée de sept buts en championnat. Des performances remarquées qui lui permettent de jouer le mondial.
En ce mois de juillet 1974, la Coupe du monde se déroule à la maison pour la Nationalmanschaft. L’Allemagne de l’Ouest a une génération dorée. Avec Sepp Maier aux cages, Franz Beckenbauer, Berti Vogts, Paul Breitner derrière, Günter Netzer et Wolfgang Overath au milieu et Gerd Müller devant. Les Allemands ont de fortes chances de l’emporter mais un conflit au sujet des primes de victoires couve avec la fédération. Paul Breitner prend les rênes de la contestation et menace avec les autres joueurs de ne pas disputer le mondial si leurs demandes ne sont pas acceptées par la fédération. Cette dernière plie rapidement et les joueurs se montrent à la hauteur de l’enjeu.
Deuxième de son groupe derrière l’Allemagne de l’Est, en huitièmes l’Allemagne de l’Ouest rencontre la Yougoslavie de Dragan Dzajic. L’occasion pour Paul Breitner, toujours présent dans les grands rendez-vous, d’effectuer une énorme prestation. Alors que la fin de la première mi-temps se profile, il réceptionne un ballon côté gauche à une vingtaine de mètres des buts yougoslaves. D’un crochet il efface un premier adversaire et déclenche une frappe de l’extérieur du pied droit aussi soudaine que violente. Le missile va se loger sous la barre. Du pur Breitner dans le style. Le but mettra sur de bons rails des Allemands qui s’imposeront deux buts à zéro et marquera les esprits notamment celui d’un certain Miljan Miljanic sélectionneur de la Yougoslavie, qui est déjà prévu pour être l’entraîneur du Real la saison suivante. Il en fait sa priorité numéro un pour son Real.
En finale, l’Allemagne rencontre les Pays-Bas, son football total personnifié par Johan Cruyff. Dans un Olympiastadion des grands soirs, la Nationalmannschaft est vite menée au score. À la vingt-troisième minute, un penalty est sifflé, Gerd Müller tireur attitré, en a raté quelques-uns en championnat de ne se sent pas de le tirer. Paul Breitner, se saisit du ballon. Der Afro n’hésite pas, jamais. Il égalise froidement et relance une équipe d’Allemagne jusque-là bien malmené par des Hollandais irrésistibles toute la compétition. L’égalisation relance les Allemands qui s’imposeront grâce à un but de l’inévitable Müller et remportent alors leur deuxième Coupe du monde. Paul Breitner peut jubiler. Auteur d’un énorme tournoi, ponctué de trois buts, il a, à seulement vingt-deux ans, remporté tous les titres collectifs qu’un footballeur professionnel peut rêver.
« Je ne me sens pas du tout Allemand, encore moins Bavarois »
À l’été 74, Paul Breitner à l’occasion de rejoindre le Real Madrid. Santiago Bernabéu, alors à la tête du club, veut rajeunir une équipe en fin de cycle qui a laissé échapper les deux derniers titres au profit de l’Atlético Madrid et du FC Barcelone. Le président madrista veut gagner le titre dans les trois ans. La destination peut surprendre, le joueur ouvertement d’extrême gauche rejoint alors un club régulièrement associé à Franco. C’est que l’appât du gain a souvent supplanté les idéaux chez Paul Breitner.
Pour trois millions de deutschemarks, le milieu allemand quitte le Bayern avec perte et fracas. Paul Breitner allume son ex-coach par voie de presse « le seul entraîneur de Bundesliga sans autorité », et son équipe de toujours « un club nouveau riche dont l’argent vient de l’aristocratie ». Les deux parties sont lassées mutuellement : le Bayern des frasques hors terrains et des tensions avec l’ensemble du club dont des membres éminents comme Franz Beckenbauer ; le joueur d’un environnement où il déclarera n’avoir qu’Uli Hoeness comme ami. Le champion du monde en titre parvient même à se mettre son pays à dos en déclarant « je ne me sens pas du tout Allemand, encore moins Bavarois ».
Arrivé dans la maison blanche, un problème tactique se pose. Paul Breitner est alors latéral gauche. Problème, à l’époque, le Real joue sans latéral. Il est alors replacé au milieu, lui qui jouait à l’origine milieu offensif avec les U21 allemands. Dès lors, il est associé dans l’entre-jeu avec Günter Netzer, autre recrue allemande arrivée une saison plus tôt. Dès la première saison, le Real retourne sur le devant de la scène. Avec douze points d’avance sur Saragosse et treize sur Barcelone, le Real conquiert son seizième titre de champion d’Espagne.
La saison suivante, rebelote, avec cinq points d’avance sur le Barça. Ironie du sort, il échoue en demi-finale de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe face au Bayern Munich, futur vainqueur de cette édition 1976. À la fin de cette seconde saison, couronnée de succès, le Real veut prolonger Breitner de quatre ans. Le milieu allemand refuse, il souhaite étudier, travailler voire faire des affaires en parallèle du football. Chose impossible dans l’Espagne de Franco.
C’est que l’Allemand s’acclimate mal au confort de la vie d’un joueur du Real. Le rebelle qui apparaît dans les médias comme un apôtre du socialisme se complaît aussi dans ce que le capitalisme peut lui apporter. Son train de vie est en contradiction avec ses idéaux, lui qui s’adonne à sa passion des voitures de luxe. Sa vie se partage entre repos, vie de famille et sorties en boîte avec son compère Gunter Netzer. Mais Paul Breitner s’ennuie. Alors qu’en Allemagne il étudiait, travaillait puis allait jouer au Bayern, désormais il se retrouve en Espagne avec pour principale occupation celle de s’entraîner.
Lors de sa dernière année contrat, le Real échoue en Liga, finissant derrière l’Atlético, champion et le Barça. Dans une saison décevante où le Real se fait éliminer au deuxième tour de la coupe d’Europe, Breitner ne surnage pas. Durant l’été 77, lassé, avide de liberté et en accord avec la volonté de sa femme de retourner au pays, il quitte Madrid, sa « cage dorée » comme il la nommera par la suite à El País. Moyennant un million six cent mille deutschemarks, il est transféré alors dans l’anonyme Eintracht Braunschweig, devenant du même coup la tête d’affiche d’un club peu médiatisé. Le choix peut surprendre, moins quand on sait que le club appartenait alors au maniât Günter Mast, à la tête de Jägermeister. Le club finit treizième de Bundesliga cette saison-là et échouera en huitièmes de finale de la Coupe UEFA contre le PSV Eindhoven. Des résultats qui n’empêcheront pas Paul Breitner de pointer l’amateurisme de ses coéquipiers.
On pourrait alors croire la carrière de Paul Breitner est dans une impasse. Pourtant, à presque vingt-sept ans et avec dix buts en championnat, l’électron libre du football allemand possède encore une belle côte et demeure une valeur sûre outre-Rhin. Le Bayern ne s’y trompe pas et décide qu’il est temps de rapatrier son enfant terrible. Ses performances acceptables lui rouvrent également les portes de la sélection allemande, lui qui n’a plus revêtu la tunique nationale depuis un match de qualification pour l’Euro face à la Grèce en 1975. En 1977, Franz Beckenbauer avec qui il ne s’entend pas, a pris sa retraite internationale et alors que la Coupe du monde se profile en Argentine, le retour de Paul Breitner est évoqué. Ce dernier réagit comme à son accoutumé en esprit libre et refuse toute convocation. Der Afro refuse de participer à un Mondial qui apparaît comme une démarche de légitimation de la dictature sanglante du général Videla.
S’il retourne dans son club formateur dans une opération reconquête, la maison bavaroise a bien changé. Le Rekordmeister n’est tout simplement plus champion depuis 1974. Il a laissé les derniers titres au Borussia Mönchengladbach de Berti Vogts et Jupp Heynckes coachés par… Udo Lattek ! Pire, le Bayern vient de finir à une triste septième place. Pour la saison de son retour, Paul Breitner se retrouve dans un effectif en reconstruction qui ne peut finir que quatrième, laissant Cologne devenir champion.
FC Breitnigg, égérie publicitaire et leader de soirée
L’année d’après est celle de la renaissance, avec Uli Hoeness désormais manager, Pál Csernai en coach et Paul Breitner nommé capitaine, le club bavarois va retourner sous les feux de la rampe. Le Bayern gagne le titre cette année 1980, le premier de champion d’Allemagne pour le club bavarois depuis six ans. Un titre que le club bavarois doit beaucoup à Paul Breitner impérial en box-to-box et Karl-Heinze Rummenigge, décisif en attaque. Un duo auteur de quarante-cinq buts toutes compétitions confondues, que la presse surnomme « FC Breitnigg ». Star comme jamais Paul Breitner est désormais l’égérie d’une marque de tabac.
Sur la scène continentale, l’Allemagne est toujours aussi impériale. Elle remporte l’Euro 1980 et l’absence de Paul Breitner est oubliée devant les performances de Bernd Schuster, devenu incontournable. La saison suivante, en 1981, il est au sommet de son art, plus décisif que jamais, finissant l’année en Bundesliga avec dix-sept buts au compteur. Un total impressionnant pour un milieu qui permet au club bavarois, éliminé en demi-finale de Coupe d’Europe, de décrocher le titre national. Il est sacré joueur allemand de l’année pour un pays qui semble plus que jamais déterminé à enfin l’accepter. Il finit même deuxième au classement du ballon d’or derrière Rummennigee.
Dans la chaleur de l’été 1982, les posters de Mao et du Che semblent bien loin, Paul Breitner qui apparaît déjà dans des pubs McDonald, accepte de se raser la barbe pour cent cinquante mille deutschemarks offerts par une société de cosmétique. En parallèle, alors que la Coupe du monde espagnole approche, Bernd Schuster se blesse. C’est la chance de Paul Breitner. Rummenigge insiste auprès du sélectionneur pour que Der Afro revienne en équipe nationale. Après six ans d’absence, Paul Breitner effectue son grand retour. Le sélectionneur Jupp Derwall, ne le sait pas encore mais il vient de perdre le leadership de son groupe. Aussitôt réincorporé, le Bavarois fort en gueule devient le leader du vestiaire. Il convainc son sélectionneur de donner une liberté maximale à ses joueurs, plongeant la vie de groupe dans une anarchie totale.
Paul Breitner décide de la manière dont l’équipe doit évoluer et apparaît comme un leader de soirée. La préparation a lieu au cœur de la Forêt-Noire, sur les rives du lac de Schluch. Le lac est rapidement rebaptisé par la presse le Schlucksee, littéralement le lac de la picole. C’est que les joueurs, dont les femmes sont présentes au camp d’entraînement, enchaînent les soirées arrosées. L’alcool coule à flot dans des parties de poker où les mises peuvent atteindre les vingt mille deutschemarks.
« Breitner était le pire de tous, il ne manquait jamais une occasion de faire la bringue. Mais, à l’énorme différence de tous les autres, lui tournait comme une horloge le lendemain à l’entrainement. Il ne ratait pas une passe, ne perdait aucun duel… C’était fou. Ses compagnons de fête se traînaient lamentablement. Lui, jamais ! » – Harald Schumacher
Le premier match face à l’Algérie sonne alors comme un sérieux avertissement. Pris de haut, par des Allemands arrogants, les Algériens, survoltés, s’imposent deux buts à un face aux champions du monde 74. Après avoir écrasé le Chili, ils se qualifient dans la douleur suite au match de la honte face à l’Autriche. En demi dans un des matchs les plus épiques du mondial, ils s’imposent face à la France de Platini et du carré magique.
En finale, fatigués par cette demi-finale éreintante, ils s’inclinent dans un match à sens unique, remporté par les Italiens. Anecdotique, Paul Breitner réduit le score à trois buts à un. Il entre alors dans le cercle fermé de ceux qui ont marqués dans deux finales de Coupes du monde, titre honorifique qu’il partage avec Pelé, Vavá et Zinédine Zidane. Peu après cette coupe du monde entachée de polémiques, Paul Breitner déclare sa retraite internationale. Moins d’un an plus tard, à trente et un ans, à la mi-saison il annonce sa retraite. Une saison qu’il ne finira pas, blessé en avril, il assiste, impuissant à la décevante quatrième place du Bayern en championnat.
Par la suite, il continue d’apparaître dans la presse pour des prises de positions polémiques vis-à-vis de la gestion de la fédération et du Bayern dont il est aujourd’hui membre du board. Son mandat de dix-sept heures à la tête de l’équipe allemande (pour des désaccords avec la fédération) en 1998 restera la meilleure illustration de son incapacité à composer avec des avis divergents, lui le franc-tireur. Ce qui, en somme, correspond à ce qu’a été Paul Breitner tout au long de sa carrière, un esprit libre.
Dans une décennie 70 avide de liberté, Paul Breitner apparaîtra comme le footballeur médiatique le plus engagé. Lecteur des écrits du Che et de Mao, ouvertement contre la guerre du Vietnam, Paul Breitner était simplement un produit de son époque. Les médias en feront rapidement un porte-voix, mais son mode de vie luxueux et ses publicités en feront un personnage en profonde contradiction avec ses prises de position. En somme, Paul Breitner demeure un esprit libre qui divisera toujours. C’est sur le terrain qu’il mettra tout le monde d’accord. Ultra-collectif, régulier, décisif, Paul Breitner sera un pilier du football allemand. C’est aujourd’hui encore un des palmarès les plus remplis avec notamment deux Liga, cinq Bundesliga, une Coupe d’Europe des clubs champions, un Euro et une Coupe du monde.
Crédit photos : Iconsport
Sources:
- El País, Alemania entendió que el único fútbol de éxito era que jugaban el Barça y España
- ESPN, Paul Breitner: playing on the left
- TheseFootballTimes, Maverick, Maoist and great pretender: the life and times of Paul Breitner
- Eurosport, Allemagne 1982, de la honte à la honte