Le football… quel sport incroyable et absurde à la fois : il prend, pour beaucoup, une place très (trop ?) importante dans nos vies. C’est donc un sujet un peu tendu, car la vie de supporter n’est pas toujours facile, quel que soit le club que nous suivons. En ce moment, la mode est de déclarer des absurdités du genre : « tu ne peux pas supporter un club qui n’est pas de ta ville ». Délirant. Combien de fois par semaine, voire par jour, voit-on sur les réseaux sociaux de pauvres supporters de clubs étrangers se faire insulter parce qu’ils ne supportent pas leur équipe locale ? Doit-on forcément aduler l’équipe de son lieu de naissance ou de vie ? A l’heure de l’expansion du football et du supporterisme d’équipes étrangères, les esprits restent bloqués dans le passé.
Ceux qui ont déjà lu ce blog ou me suivent sur Twitter savent que mon cœur est bianconero depuis maintenant quelques années, et que cela ne changera jamais. Fino alla fine, comme ils disent. L’histoire derrière mon amour pour le club est pourtant toute bête. Jusqu’à mes 12 ans, le football n’avait aucun intérêt pour moi et je voulais rester différent : jamais je ne regarderai ce sport. Jusqu’au moment où je me retrouvais assis à côté d’un ami à regarder un match de foot italien, le 25 mars 2012. Les blancs et noirs contre les noirs et bleus. Chacun choisit son équipe, et le match continue son cours. A la 52ème, un type qui porte le numéro 21 sert un joueur sur corner, ça fait but. Ensuite c’est le numéro 10 qui fait mouche, et le match se termine sur 2-0. Iriez-vous retirer à un enfant de 12 ans son moment de joie parce que l’équipe qu’il a supportée n’était pas l’équipe locale ? J’ose espérer que non.
Les supporters étrangers ont autant de légitimité que les locaux, même si leur amour ne peut pas forcément s’exprimer de la même façon. Certains écrivent, d’autres tweetent, d’autres stressent toute la journée quand il y a match le soir, d’autres encore voyagent pour aller voir leur équipe. Vous le savez, j’effectue déjà quotidiennement les trois premières partie de cette phrase. En revanche, le quatrième point nécessite de l’argent, parfois de vrais investissements. Moi, ce sera pour la première fois bientôt. Je suis prêt à parier, témoins à l’appui, que je vivrai le match à fond, au moins autant que les fans locaux.
Est-ce que, juste parce que je ne vis pas en Italie, mon amour pour mon club devrait être remis en question ? Non, et personne ne fera changer d’avis toutes les personnes qui sont dans ma situation. Les buts et les exploits de mon équipe me font vibrer, me rendent heureux. Les défaites, les injustices, les humiliations et les mauvais moments pourrissent mes journées, mes semaines, mes nuits. Parce que la Juventus fait partie de moi et que, comme n’importe quel autre supporter, italien ou pas, je fais partie de la Juventus. Du club, je connais l’histoire comme si c’était la mienne. Je connais les chants comme s’ils avaient bercé mon enfance, je défends ces couleurs parce qu’elles font partie de moi. And Nothing Else Matters.