Si l’on demandait au grand public de citer le nom d’un arbitre français, c’est probablement celui de Michel Vautrot qui ressortirait en majorité. La qualité de son arbitrage et son style « dans l’esprit du jeu » sont unanimement reconnus, que ce soit par ses pairs, mais aussi les joueurs, les entraîneurs, les journalistes et le grand public. Il est la figure de proue de ce qu’on appelle « l’âge d’or de l’arbitrage français », aux côtés des figures emblématiques que sont Robert Wurtz et Joël Quiniou. Voici le portrait d’un arbitre profondément humain.
De l’interdiction à l’émancipation
Michel Vautrot est né le 23 octobre 1945 à Antorpe, hameau de la commune de Saint-Vit à proximité de Besançon, dans le Doubs. Ses parents sont séparés, et il grandit donc entre Antorpe avec sa mère et ses grands-parents agriculteurs, et Dampierre chez son père. Cette enfance est marquée par cette ruralité, que jamais il ne reniera, où la sobriété est érigée en valeur fondamentale. Malheureusement cette période est aussi fortement marquée par les problèmes de santé. Dès le cours élémentaire, il doit manquer deux années d’études, en raison d’un rhumatisme articulaire aigu à l’origine d’un souffle au cœur. Les médecins seront même contraints de lui imposer un alitement pendant des mois. Il en résultera une contre-indication formelle aux activités sportives durant toute son enfance.
« J’ai repris l’école où j’ai été interdit de sport, donc je n’ai jamais fait de sport de ma vie. Ce qui explique pourquoi sur un terrain j’étais aussi agile qu’un éléphant plein d’arthrose. Je n’avais rien, je n’avais pas le fond, j’ai jamais eu de pratiques sportives ! ».
Il finit pourtant par faire son entrée dans le monde du sport à l’âge de 14 ans, à une place inattendue, mais qu’il ne quittera plus : celle d’arbitre. Il assistait alors au tournoi de sixte du village voisin de Fraisans, dont les organisateurs recherchaient désespérément des arbitres. C’est également à la même époque qu’il rejoint le club des supporters du Racing Club Franc-Comtois alors en D2 (actuellement en N3 et qui porte le nom de Racing Besançon). Comme tout jeune passionné, il découpe les articles de presse évoquant son club de cœur. Un jour, par un concours de circonstance, il commence à écrire pour le journal du club : Allez Besançon. Il devient même par la suite le rédacteur en chef du journal, mais également le vice-président du club des supporters. Il a alors 16 ans, et un évènement bien précis va finir d’achever la mue vers une carrière entièrement consacrée au costume noir. Le président des supporters de l’époque lui demande de venir avec lui pour assister au comité de direction de la section professionnelle du RCFC.
« Tout jeune, j’aurais été trop timide pour prendre la parole, mais j’étais surpris d’entendre ces gens, qui étaient des notables de la ville de Besançon, des chefs d’entreprise, des élus municipaux, des représentants haut placés, en haut de l’affiche dans les journaux, qui passaient leur temps à dire : “on a perdu de la faute des arbitres”, “les journalistes ne nous font pas des bons articles”. Donc un jour, je prends mon courage à deux mains car il y avait trop d’injustices, et je dis : “Ce que vous dites, c’est faux, l’arbitre il a été bon hier.” Et là, un vieux dirigeant, vexé qu’un jeune puisse leur tenir tête, est devenu tout rouge et a éclaté : “Gamin, tais-toi, tu ne connais rien à l’arbitrage.” Donc il m’a vexé. Je me suis renseigné et j’ai passé mon examen théorique. »
Il réussit cet examen, et reçoit très rapidement sa première convocation. Il hésite, mais après réflexion il décide de se lancer, bien aidé en cela par l’image que le corps médical se fait de l’arbitrage : les arbitres n’auraient qu’une faible activité physique sur le terrain !
« Ma mère a vu notre docteur de Saint-Vit, juste à côté d’où on habitait, qui n’a jamais vu un ballon de football de sa vie, il ne savait pas ce qu’était qu’un arbitre et il a dit : “À 17 ans ça lui fera du bien d’aller dehors, de prendre l’air, et au niveau social, car un arbitre ça ne court pas, donc il ne sera pas fatigué (sic).” »
Il est de nouveau malade, le diagnostic est clair, mais le pronostic est très favorable. Il a attrapé le virus du football et de l’arbitrage. Dès lors il passe d’autres examens et devient arbitre officiel de ligue en 1963, à l’âge de 18 ans seulement. Il arbitre beaucoup de matchs, et acquiert rapidement de l’expérience quant à l’application du règlement et apprend à devenir une figure de l’autorité.
Une carrière riche et longue, au plus haut-niveau
Il continue de gravir les échelons rapidement. Il devient arbitre interrégional, puis atteint le niveau national au début des années 1970. Cette réussite fulgurante se base sur une connaissance pointue du règlement, faute d’une condition physique optimale. Il atteint le plus haut-niveau de l’arbitrage hexagonal très jeune (dès 26 ans), comme Robert Wurtz avant lui.
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A partir de 1975, sa carrière prend une tournure internationale. C’est à ce moment qu’il estime avoir le plus progressé, notamment dans sa capacité d’adaptation aux rencontres et aux contextes, ce qui restera l’une de ses principales qualités tout au long de sa riche carrière.
Une carrière exceptionnelle est faite de rendez-vous à ne pas manquer. Michel Vautrot est justement de ceux qui ne les loupent pas. Son premier grand rendez-vous est la finale de la Coupe de France qui oppose Nantes à Auxerre en 1979. Un match attendu, scruté, disputé, puisqu’il se terminera en prolongation avec une victoire des Canaris de Jean Vincent 4-1 sur Auxerre, alors pensionnaire de deuxième division, et déjà entrainé par Guy Roux. A la fin du match, les avis sont unanimes, que ce soient les joueurs, les entraîneurs ou la presse : l’arbitrage de la finale est une réussite.
Dès lors, Michel Vautrot se verra confier de plus en plus de responsabilités sans jamais décevoir. C’est pourquoi il dirigera les matchs les plus prestigieux de son temps, que ce soit sur la scène nationale ou internationale. Il va ainsi construire l’un des plus beaux palmarès des hommes en noir. Il a par exemple arbitré les finales de Coupe de France 1982, 1983, 1984 et 1987, en plus de la finale 1979. Avec 5 finales de Coupe de France, il établit un record jusqu’à présent inégalé. Il arbitrera au total 355 matches de Division 1, entre le 25 mai 1971 et le 22 mai 1991, soit 20 ans au plus haut-niveau.
Il dirigera également une cinquantaine de match de Coupe d’Europe, avec comme point culminant les finales de la Coupe de l’UEFA (match aller) en 1985, ou encore la Coupe d’Europe des clubs champions de 1986. A noter aussi la finale de la Coupe Intercontinentale de 1983 entre le Hambourg SV de Felix Magath et le Grêmio de Renato Gaucho (victoire 2 à 1 des brésiliens). Il a également arbitré 47 matchs de sélections nationales à travers le monde. Il participe à deux Coupes du Monde. La première en 1982, à 37 ans seulement où il dirigera deux matchs et sera désigné 4e arbitre pour la finale. Il participera aussi à plusieurs matchs de la Coupe du Monde 1990, dont le très attendu match d’ouverture entre l’Argentine de Maradona et le Cameroun de Milla, mais aussi la demi-finale entre l’Argentine et le pays hôte, l’Italie. Il arbitrera enfin la finale du Championnat d’Europe de football 1988 entre les Pays-Bas de Gullit et l’URSS de Dasaev.
Au titre des distinctions individuelles, il sera élu meilleur arbitre français en 1982, 1983, 1985, 1987, 1988, 1989 et 1990. Il sera aussi distingué sur la scène internationale avec le prix Siena du meilleur arbitre FIFA 3 années durant entre 1981 et 1983, mais aussi le titre de meilleur arbitre mondial de l’IFFHS en 1988 et 1989.
Un arbitrage reconnaissable et reconnu
On ne peut obtenir autant de distinctions et se voir confier autant de match à enjeu sans avoir un talent certain, mais aussi une personnalité, un style bien à soi. Entre la fin des années 1960 et la fin des années 1970, l’arbitrage français aura vu éclore les carrières de 3 de ses plus grands « sifflets ». Avec, par ordre d’apparition dans la petite lucarne : Robert Wurtz, Michel Vautrot puis Joël Quiniou. Ces trois-là ont su casser les codes et modifier les normes de l’arbitrage, en laissant leur empreinte. Le premier et le dernier, quand ils évoquent leur camarade Vautrot, s’expriment en des termes élogieux. Pour Robert Wurtz, le prédécesseur, « Michel est indiscutable. La principale différence entre nos façons d’arbitrer se fait au niveau de la personnalité. Vautrot a su, au fil des années, affirmer la sienne. Il a le respect des joueurs et même du public. Quand vous avez cela au coup d’envoi, c’est déjà gagné. Les décisions passent mieux ». Pour son successeur, Joël Quiniou, « Michel était sans doute ce que l’on pouvait faire de mieux en matière d’arbitrage et de comportement humain ». Au fil des années et de l’expérience accumulée, Vautrot construit pierre après pierre un style d’arbitrage singulier, un style Vautrot.
Quand on évoque cette manière d’arbitrer, ce sont souvent les mêmes mots qui reviennent : un arbitrage « dans l’esprit du jeu ». Il a cette capacité de ne pas se soumettre à une application stricto sensu du règlement. Il est rationnel dans l’application des lois du jeu, mais intransigeant. Il se distingue par la compréhension de la philosophie et le contexte d’un match mais aussi l’adaptation aux joueurs en présence. Cette nécessaire adaptation au contexte, il en a été définitivement persuadé un soir de Rous Cup en 1985, lors d’une confrontation entre l’Ecosse et l’Angleterre. Après une expérience initialement mitigée, il arrivera à inverser la tendance et à réussir son match en faisant preuve de cette capacité d’adaptation qui caractérisera le reste de sa carrière :
« Je fais mon premier Écosse – Angleterre de ma vie et je savais qu’en Angleterre on n’arbitrait pas pareil. Ma première mi-temps est catastrophique. Moi, je croyais que j’arbitrais bien, je sifflais tous les contacts et je voyais bien que les joueurs n’y comprenaient rien, du coup je pataugeais. À la mi-temps, on frappe à la porte, un membre de la FIFA, avec un esprit très paternaliste, me demande s’il peut rentrer dans mon vestiaire. Moi je lui dis : “Bien sûr ?” Il m’a dit : “Michel, je ne vais te dire qu’une seule chose, ici t’es en Écosse, pour un match contre l’Angleterre, tu n’es pas en France, salut mon gars.”. Deuxième mi-temps, il y avait des attentats, je faisais ça (il se couvre les yeux) et je criais « avantage », et la deuxième mi-temps s’est passée comme dans un rêve. Tout le monde est venu me serrer la main. J’arbitrais avec la mentalité française où dès qu’il y a un contact tu siffles, alors que là-bas, ils y vont, mais ils se respectent et ça c’est un exemple frappant. Il y avait un autre problème à l’époque, c’est les Italiens qui ont inventé le cinéma et la simulation, c’était inarbitrable à l’époque. Donc, tu t’adaptais à des jeux différents. »
Vautrot, dégageait une autorité naturelle, du fait de sa stature, mais aussi de sa connaissance pointue du règlement. C’est cette autorité naturelle ainsi que l’amour de ce jeu et de ces acteurs qui lui ont permis d’établir une vraie proximité avec les joueurs.
« Ils ne m’ont jamais emmerdé. Certains d’entre eux, même les plus durs, me faisaient même la bise avant les matchs. Je les tutoyais tous, eux me tutoyaient aussi. Il ne faut pas oublier que le spectacle, ce sont eux qui le font. Nous, arbitres, on est là pour les aider. Mais sans nous, les matchs n’iraient pas à leur terme. »
Bien que cette proximité lui ait été parfois reprochée par certains dirigeants, il regrette qu’elle ne soit plus de mise dans le football moderne. II aimait passer du temps avec eux en dehors des matchs, dans le train, ou dans le vestiaire comme lors de la finale de la Coupe du Monde 1982 où il officie comme 4e arbitre et doit passer du temps avec eux pour régler des détails administratifs. La discrétion était un autre de ses traits de personnalité les plus marqués. Si Wurtz estimait être un acteur à part entière du jeu et du show, au même titre que les 22 joueurs. Vautrot, lui, savait son rôle indispensable mais ne le concevait qu’en toute discrétion. Ses propos d’après-match, à l’issue de sa première, et très réussie, finale de Coupe de France 1979, où il félicite les joueurs et ne se met pas en avant, renforceront sa notoriété auprès du grand public, qui découvre un homme discret et sobre.
« Les joueurs ont évolué dans un esprit irréprochable. Ce que l’on appelle le problème de l’arbitrage est un faux problème : donnez-nous des joueurs loyaux, pratiquant dans un bon esprit, et vous aurez de bons arbitres. C’est pour cela que mes premières pensées au coup de sifflet final ont été pour les joueurs qui avaient permis que ce jour de fête, pour eux comme pour moi, en soit vraiment un ».
Il met toujours le collectif en avant, en accord avec les valeurs de son éducation modeste et ses origines rurales. Il résume ainsi sa vision de l’arbitrage :
« Il ne peut pas y avoir de sport sans passion. Par contre, quand la passion prend le dessus sur la raison, attention. Il ne s’agit pas de s’agenouiller à chaque fois qu’un arbitre prend une décision. On me dit qu’il faut éduquer les foules, mais il ne faut pas rêver. Éduquons déjà ceux qui font le spectacle et ceux qui sont sur le terrain. Il y a une question d’exemplarité. Il y a 17 lois du jeu. Mais la plus importante, c’est la 18e, qui n’est pas écrite. C’est le bon sens. L’arbitre doit appliquer les lois avec intelligence, avec le bon esprit. Pour moi, rendre la justice sur un terrain de football, c’était la plus belle chose qui pouvait m’arriver. »
Un respect unanime, y compris au-delà de la sphère du football
Son parcours professionnel d’enseignant puis d’inspecteur de l’éducation nationale, mais aussi son investissement très tôt dans sa carrière, dans la pédagogie et la protection de l’arbitrage (à l’Union Nationale des Arbitres Français), fini d’assoir cette sympathie et ce respect unanime, y compris chez ses pairs. Mais pas seulement. Car ce bavard, comme il aime se définir, animera même une émission sur Radio France Besançon, où il réalisa la bagatelle de 350 interviews de personnalités diverses et variées, comme pêle-mêle : l’Abbé Pierre, Yannick Noah, Michel Drucker, le Prince Albert, Bernard Pivot, Haroun Tazieff, Eric Tabarly, Bernard Tapie, Patrick Bruel, etc. Il touche ainsi les gens en dehors même du petit monde du ballon rond. Pour illustrer cette popularité et ce respect, on peut rappeler qu’il a été fait chevalier de la Légion d’honneur en 2009, mais il a aussi été fait chevalier (en 1983) puis officier (en 1999) de l’Ordre national du Mérite. Mais la meilleure illustration reste encore le récit de son dernier match de première division.
C’est un match qui oppose Nice et Marseille, le 22 mai 1991. Il y a une grosse ambiance en tribune et un kop est particulièrement bruyant lors de ce match. Ce n’est autre que le « kop pour Vautrot ». Ce kop est constitué de plus de 400 personnes, qui ont fait le déplacement sur la Côte d’Azur pour assister au dernier match de l’arbitre bisontin. « Un arbitre applaudi à chaque coup de sifflet, des joueurs hués quand ils rouspètent, un “kop” vêtu de noir entonnant : “Allez l’arbitre !” c’était du jamais vu. » Le surnom TGV, pour « Très Grand Vautrot », lui est même attribué, à l’occasion de cette dernière. Finalement, le véritable dernier match dirigé par Michel Vautrot, le 8 juin 1991, sera la finale de la Coupe de France « corpo », comme un symbole d’une catégorie à laquelle il est fortement attaché et au sein laquelle il s’est vu progresser depuis prémices de sa carrière.
Un après-carrière tout aussi riche et investi
A la fin de sa carrière, il poursuivra son investissement en tant que Directeur Technique National de l’Arbitrage français, et membre de la commission d’arbitrage de la FIFA et de l’UEFA, instructeur FIFA depuis 1991. Cet après-carrière lui permettra d’assouvir sa curiosité insatiable, son amour de l’humain, allant même jusqu’en Jordanie pour une mission d’encadrement des arbitres. Malheureusement, cette période de sa vie sera aussi marquée par un scandale qui ne le concernait pourtant pas au premier chef. C’est probablement l’un des épisodes les plus douloureux de sa vie, côté football.
En 2003, il dénonce une tentative de subornation dans le milieu arbitral, à base de téléphones portables vendus à prix d’ami. Loin de le féliciter pour sa vigilance morale, les autorités compétentes, à savoir la Fédération Française de Football et l’Union nationale des arbitres français, l’avaient au contraire mis hors circuit. Contre toute attente, Vautrot est évincé de la DTN en se faisant qualifier de « corbeau » en plein conseil fédéral, les fautifs (MM. Pettinato et Bré) pouvant, un temps, continuer à parader. Il entame alors une grève des stades pendant 3 années, une éternité pour ce grand passionné. Il sera heureusement réhabilité dans son honneur, et les fautifs, eux, condamnés.
L’arbitrage, comme école de la vie
Quand on interroge Michel Vautrot sur son « top five » des matchs qu’il a arbitré, il esquive la question, et préfère s’attarder sur des anecdotes, des découvertes, des rencontres.
« Ce qui m’intéressait au-delà de l’arbitrage, du foot, c’était surtout la possibilité de rencontrer des gens et de découvrir des pays auxquels je n’aurais sinon jamais eu accès, des pays où on ne pouvait pas aller en vacances, comme par exemple l’ex-URSS. J’ai été élevé par mes grands-parents, on était à la ferme, on parlait patois, et les russes c’étaient des gens « qui mangeaient les petit-enfants ». On parlait de la frontière comme d’un « rideau de fer » et moi je croyais naïvement, n’ayant pas voyagé, qu’il y avait vraiment un rideau de fer. Donc la première fois que je suis arrivé à Moscou, ça reste un souvenir incroyable ».
Son appartement est un véritable musée. On y trouve des reliques du sol au plafond, des fanions, des cadeaux, dont certains d’entre eux n’ont d’autre valeur qu’affective comme cette gravure en bois offerte par un réfugié albanais des années après leur rencontre…
Michel Vautrot a façonné et marqué le football de son temps. Mais il répète à l’envie que le football l’a aussi façonné et marqué lui :« J’ai manqué deux années de scolarité, et ce que je n’ai pas pu apprendre dans les livres, je l’ai appris grâce à l’arbitrage. Je ne sais pas ce que le football me doit, mais je sais ce que je lui dois. » Sans jamais renier ses origines rurales et bisontines, la plus grande satisfaction de sa vie n’aura pas été d’être le « maitre du jeu », mais d’avoir pu découvrir le monde et ses cultures variées à travers son sport le plus populaire. Il restera l’arbitre populaire, à tout point de vue, le grand-frère héroïque par singularité humaniste.
Sources :
- Fédération Française de Football, « 8 juin 1991, Michel Vautrot coupe le sifflet »
- Baptiste Galipaud, « Michel Vautrot : la VAR, je suis contre », La Nouvelle République.fr
- Renaud Lecadre, « L’honneur retrouvé de Michel Vautrot », Libération.fr
- Alexandre Joly, « Michel Vautrot : la construction d’une figure populaire de l’arbitrage (1959-1991), L’Harmattan « sciences sociales et sport », pages 103 à 127.
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