Dans une euphorie que le temps court entre les rumeurs concrètes et l’officialisation a permis, Lionel Messi s’est engagé au Paris Saint-Germain en ce mois d’août 2021. Le club parisien qui fête ses 51 ans avec ce beau cadeau, perpétue une histoire argentine entamée en 1977 par Carlos Bianchi. Les compatriotes de la Pulga sont 17 à avoir porté le maillot rouge et bleu, deuxième nation étrangère la plus représentée à Paris après les 32 Brésiliens. Si certains ont fortement marqué l’histoire du club, d’autres laissent une trace plus neutre tandis que les derniers ne s’inscrivent pas encore dans une de ces deux catégories…
Le 9 août 1974, le Paris Saint-Germain perd à Reims sur le score de 6-1. Les six buts sont inscrits par le même homme : Carlos Bianchi. Cette saison il est le meilleur buteur du championnat de France avec 30 buts, il l’est aussi en 1975-76 avec 34 buts puis en 1976-77 avec 28 buts. L’année suivante, Bianchi rejoint le PSG où il est à nouveau le meilleur buteur du championnat, cette fois-ci avec 37 buts en 38 matchs. L’Argentin, surnommé El Goleador, est alors le meilleur joueur du championnat. Il illumine le Parc des Princes. L’année qui suit, il est de nouveau celui qui marque le plus. Malgré cela, Bianchi est bien seul dans ce PSG en construction et en première division seulement depuis cinq ans. A part ses récompenses individuelles, l’Argentin ne gagne rien et se décide alors à quitter Paris pour Strasbourg, champion en titre.
En seulement deux saisons, Carlos Bianchi est souvent cité parmi les légendes du Paris Saint-Germain car étant l’un des premiers, avec Mustapha Dahleb, à avoir réalisé des performances exceptionnelles sous le maillot rouge et bleu. Alors que Bianchi est la star du club, il se permet de conseiller à la direction parisienne de recruter le défenseur argentin Ramon Heredia. Riche de ses 48 sélections, d’un gros palmarès avec San Lorenzo mais aussi en Europe puisque double champion d’Espagne et vice-champion d’Europe avec l’Atlético de Madrid, Heredia arrive au PSG à l’hiver 1977 pour améliorer une défense aux abois. C’est un échec. Une blessure à la cheville et une mésentente avec l’entraîneur Velibor Vasovic conduise Heredia à être licencié après seulement 30 matchs en rouge et bleu.
En 1982, le Paris Saint-Germain voit arriver celui qui demeure comme le premier champion du monde à porter ses couleur. Osvaldo Ardiles est un joueur heureux à Tottenham depuis son sacre avec l’Argentine de Menotti en 1978. Cependant, la guerre des Malouines impliquant son pays et l’Angleterre le contraint à quitter Londres. Ardiles est donc Parisien à contre-cœur, d’autant qu’il ne cache pas son désir de jouer dans un club de plus haut niveau, tels le Real Madrid ou la Juventus… Après seulement 14 matchs et un but, celui qui précède Susic au poste de meneur de jeu est bien vite oublié.
En revanche, un Argentin côtoie Safet Susic et forme un beau duo à ses côtés. Gabriel Calderon, de 1987 à 1990, ne gagne rien au PSG mais illumine à plusieurs reprises le Parc des Princes et une équipe qui joue le titre. Une année avant l’arrivée de Calderon, un Argentin est champion avec le Paris SG. Bien connu des fans de football en France aujourd’hui encore, Omar da Fonseca n’a pas spécialement marqué les esprits au PSG. Cependant, il reste apprécié des supporters parisiens pour son court passage.
Les pauvres années 2000 parisiennes peuplées d’Argentins
Si les deux premières décennies du Paris Saint-Germain ont été riches en découvertes, en exploits et même en palmarès (un titre de champion et deux Coupes de France), l’histoire avec l’Argentine ne fait que commencer et finalement, le seul à avoir marqué de son empreinte la légende du club est Carlos Bianchi.
S’en suivent dix ans sans Argentin au PSG. Pourtant, le prochain se voit attribuer le brassard de capitaine. En effet, avant de devenir le premier entraîneur argentin du club parisien, Mauricio Pochettino en est le premier capitaine. Séduit par Luis Fernandez, le défenseur laisse un bon souvenir aux supporters pour ses performances. Malheureusement, il ne soulève aucun trophée dans la capitale.
Les années 2000 du Paris Saint-Germain alternent entre le moyen et le pitoyable. Gabriel Heinze fait également partie des joueurs ayant malgré tout honoré le maillot parisien pendant cette période avant de cracher dessus, car passant par Marseille. En plus des deux défenseurs qui ont laissé une plutôt belle trace à Paris, trois autres Argentins ne restent qu’une saison : Martin Cardetti en 2002-2003 pour un bilan famélique (8 buts toutes compétitions confondues pour un numéro 9), Marcelo Gallardo (quelques apparitions entre 2007 et 2008, correspondant à l’une des pires pages de l’histoire parisienne) et Juan Pablo Sorin, resté invaincu avec le PSG en 2004. Ce dernier remporte la Coupe de France mais quitte le club à cause d’une mauvaise entente avec son entraîneur Vahid Halilhodzic.
QSI offre des légendes argentines au PSG
Le Paris Saint-Germain, entre saisons sauvées par le gain d’une coupe nationale et d’autres où la Ligue 2 s’écarte de justesse, met fin à une décennie 2000 compliquée. Cinq argentins passent par la capitale durant la période, mais aucun ne peut prétendre à une place semblable à celle de Bianchi. Il faut attendre l’arrivée de Qatar Sport Investisment à la tête du PSG pour voir à nouveau des Argentins capables de grandes choses à Paris.
Avec l’arrivée de huit joueurs à l’été 2011, le PSG souhaite bâtir une équipe capable de jouer la Ligue des Champions. Ce projet se concrétise par l’arrivée d’une futur star. Jusqu’ici, QSI n’avait pas déboursé plus de 11 millions d’euros sur un seul joueur. Cette fois, le record d’un montant de transfert en France est battu et Paris accueille Javier Pastore, El Flaco, en provenance de Palerme. Les supporters voient en lui le nouveau chouchou. L’euphorie les gagne ainsi que la confiance en Leonardo, le directeur sportif spécialiste de la Serie A.
Le pari s’avère payant. Dès les premiers matchs, Pastore est convaincant et fait passer le PSG dans une autre galaxie technique. Ce que le Parc des Princes n’avait plus vu depuis le début des années 2000 avec Ronaldinho est de retour : une imprévisible folie. De plus, l’Argentin marque des buts importants dans la course au titre bien que celle-ci ne se passe pas comme prévue, le Paris SG étant devancé par Montpellier.
En 2012, Zlatan Ibrahimovic fait définitivement changer de monde au Paris Saint-Germain, tout en étant accompagné de l’Argentin Ezequiel Lavezzi. Suivi trois ans plus tard par Angel Di María. Ce dernier, vainqueur de la Ligue des Champions, ne tarde pas à marquer les esprits en inscrivant de superbes buts et en possédant un profil atypique qui le place comme un des joueurs les plus importants du PSG version QSI. Voire du PSG tout court… Jusqu’à aujourd’hui, El Fideo répond présent dans les grands matchs et même aux côtés de Ibra, Cavani, Neymar, Mbappé, l’Argentin est toujours aussi performant et sûrement l’un des joueurs offensifs les plus constants depuis son arrivée.
Entre temps, Pastore se fait de plus en plus rare à cause de blessures à répétitions. Cela entrave son histoire d’amour avec le club bien qu’il reste comme la première star de cette nouvelle ère tant attendue du côté de Paris. En 2018, El Flaco quitte le club. Giovani Lo Celso est alors à Paris depuis deux ans mais peine à convaincre ses entraîneurs malgré un talent indéniable. Il part en 2019 et laisse place à deux nouveaux Argentins : Leandro Paredes et Mauro Icardi. Ils appartiennent à l’effectif d’un Paris Saint-Germain finaliste de la Ligue des Champions pour la première fois de son histoire, le premier en tant que titulaire, tout comme Di María.
Alors que les Argentins sont en tout 17 à avoir porté le maillot du PSG, peu se sont inscrits dans la légende du club. En revanche, ceux qui l’ont fait, l’ont fait avec brio : Bianchi, Pastore et Di María en tête. D’autres n’ont jamais su trouver un équilibre à Paris, certains ont malheureusement connu une période trop pauvre de l’histoire du club en tentant de la maintenir à flot tant bien que mal. Les derniers arrivants, Paredes, Icardi et Messi, ont encore tout à prouver, avant de rejoindre l’une des catégories précédemment évoquées. Tout ceci sous l’égide du premier entraîneur argentin de l’histoire de leur club.
Sources :
- Michel Kollar, Dictionnaire officiel du Paris Saint-Germain, Hugo et Compagnie, 2013
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