Menés par Raymond Domenech, les Bleus, vice-champions du monde, échouent dès les phases de poule de l’Euro 2008. La faute à de pâles prestations et à l’émergence de conflits intergénérationnels. Le sélectionneur français devient alors la cible des médias, où ses choix tactiques et sa demande en mariage font causer. Cet échec est un véritable tournant dans l’histoire de l’Équipe de France. Il marque le début d’une période sombre qui s’achèvera deux ans plus tard par le plus grand scandale de l’histoire du sport français.
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Après l’Euro 2008, l’Équipe de France doit rapidement se remobiliser. Elle se tourne désormais vers un nouvel objectif : la Coupe du Monde 2010. Mais avec qui à sa tête ? Fragilisé par l’échec européen, l’avenir de Raymond Domenech est en suspens. Le sélectionneur français ne fait plus l’unanimité chez les supporters tricolores qui réclament en grande majorité son départ. Sa demande en mariage devient même virale sur les réseaux sociaux. La presse internationale n’est pas tendre non plus avec lui. En Grande Bretagne, le Times se demande même si Domenech n’est pas le pire entraineur de l’Euro 2008.
Malgré cela, Jean-Pierre Escalettes, président de la Fédération Française de Football (FFF) annonce le 3 juillet 2008 le maintien de Raymond Domenech à la tête des Bleus avec « une redéfinition des conditions d’exercice de sa mission et des modalités de gestion de la sélection nationale ».
Une phase de qualification compliquée
Pour disputer la Coupe du Monde 2010, les Bleus doivent d’abord passer par une phase qualificative. Ils héritent d’un groupe composé de la Serbie, de l’Autriche, des Îles Féroé, de la Lituanie et de la Roumanie. Pour son premier match, l’Équipe de France se rend d’abord à Vienne. Les hommes de Domenech ont la ferme intention de redorer leurs images quelques mois après la déroute de l’Euro. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et l’Équipe de France chute d’entrée (3-1) face à l’Autriche. Quatre jours plus tard, les Bleus arrivent cependant à rebondir devant son public face à la Serbie. Thierry Henry et Nicolas Anelka sont les buteurs ce jour-là et permettent à l’équipe de l’emporter 2-1.
Un mois plus tard, l’Équipe de France se déplace cette fois-ci en Roumanie. Malgré sa belle victoire contre la Serbie, des doutes subsistent encore côté français. Et cela se ressent dès le coup d’envoi. Les tricolores réalisent une entame de match catastrophique et se retrouvent rapidement menés 2-0. Grâce à des buts de Frank Ribéry et de Yoann Gourcuff, les Bleus arrivent à revenir au score (2-2). Et obtiennent ainsi le point du match nul. Un nouveau résultat insatisfaisant pour des tricolores voyants la première place du groupe s’éloigner peu à peu.
Les tricolores enchainent ensuite trois succès de rang sur le score de 1-0. Deux victoires contre la Lituanie et une contre les Iles Féroé. Des succès importants mais pas forcément rassurants. Le jeu développé par l’Équipe de France étant très pauvre.
En septembre 2009, devant son public, la France craque à nouveau. Elle concède un match nul 1-1 face à la Roumanie. Dans la foulée, les Bleus se déplacent à Belgrade pour affronter la Serbie, première du groupe. L’occasion parfaite pour combler le retard pris plus tôt dans les qualifications. Cependant, malgré le but du capitaine français Thierry Henry, les tricolores semblent dire adieu à la première place en faisant un nouveau match nul (1-1). La Serbie, elle, de son côté, préserve son avance au classement et se dirige tout droit vers la qualification directe.
Malgré deux belles victoires finales face aux Iles Féroé (5-0) et à l’Autriche (3-1), les tricolores terminent à la deuxième place du groupe avec un bilan de 6 victoires, 3 nuls et 1 défaite. Ils devront donc disputer un match de barrage pour tenter d’arracher leur ticket d’entrée pour la Coupe du Monde 2010. La Serbie, ayant lourdement écrasée la Roumanie 5-0, termine quant à elle première du groupe.
Les Bleus au cœur de la tourmente
Le 19 octobre 2009, à Zurich, se déroule le tirage au sort des matchs de barrage. Placés dans le chapeau 1, les Bleus héritent de la République d’Irlande. Portée par son capitaine Robbie Keane, l’équipe irlandaise s’avère être un adversaire redoutable. Seconde derrière l’Italie, la sélection dirigée par Giovanni Trapattoni a impressionné tout au long des qualifications. Elle termine invaincue avec seulement huit buts encaissés. Rapidement, le Directeur Technique National (DTN), Gérard Houllier réagit à ce tirage : « Ce sera difficile mais jouable avec probablement une petite chance supplémentaire puisqu’on jouera le deuxième match à la maison. ». Un tirage compliqué, mais à la portée des Bleus …
Sans surprise, les tricolores se présentent à Dublin pour le match aller alignés en 4-2-3-1. Blessé, Jérémy Toulalan cède sa place à Alou Diarra au milieu de terrain. Devant, Raymond Domenech décide de faire confiance à Nicolas Anelka et André Pierre Gignac, en forme dans leurs clubs respectifs. Ils accompagnent ainsi Yoann Gourcuff et Thierry Henry dans un quatuor offensif impressionnant. Côté irlandais, c’est du classique aussi. Au complet, la sélection dirigée par Giovanni Trapattoni s’appuie sur son onze habituel, disposé en 4-4-2.
A Croke Park, la tension est palpable. Dès les premières minutes, on ressent également la pression chez les vingt-deux acteurs. Après onze minutes d’observations, on assiste enfin à la première grosse occasion de ces barrages. André Pierre Gignac profite d’une erreur de lecture du défenseur central irlandais pour partir au but. Il marque ensuite d’un lob somptueux. La joie de l’attaquant toulousain n’est finalement que de courte durée. L’arbitre du match, M. Brych refuse le but pour une position de hors-jeu. Poussée par son public, l’Eire réagit rapidement et se procure plusieurs occasions, sans réussir à marquer. La première mi-temps s’achève donc sur le score de 0-0 dans un match globalement dominé par les locaux.
En seconde mi-temps, les Bleus reviennent avec de meilleures intentions. Après plusieurs occasions manquées, ils parviennent même à ouvrir le score dans ce match. Bien servi par Yoann Gourcuff, Nicolas Anelka trompe le gardien irlandais d’une frappe contrée. Permettant ainsi à la France d’inscrire un but crucial dans l’optique de la qualification. Bien que touchés, les Irlandais n’abdiquent pas et se ruent à l’attaque, mettant à nouveau la pression sur le but d’Hugo Lloris. Impérial, le gardien des Bleus est décisif et les sauve d’une égalisation en toute fin de match. Face à Ronnie Whelan, il remporte son duel en se couchant du bon côté. Dans la douleur, l’Équipe de France s’impose et prend donc une sérieuse option pour la qualification.
Les tricolores peuvent donc accueillir l’Eire avec un peu plus de sérénité quelques jours plus tard dans un Stade de France électrique. Raymond Domenech décide à nouveau de faire confiance à ses titulaires habituels, la composition étant quasi identique à celle du match aller. Le seul changement à noter étant la titularisation de Julien Escudé à la place d’Éric Abidal, touché à la cuisse gauche. Pour Giovanni Trapattoni, le constat est le même. Satisfait de ses joueurs à l’aller, le sélectionneur décide de reconduire son onze aligné quelques jours plus tôt.
Dès le coup d’envoi du match, les Irlandais tentent de combler leur retard et adoptent une philosophie plus offensive. Un choix payant, puisqu’après un peu plus d’une demi-heure de jeu, Robbie Keane permet à son pays de revenir à égalité dans cette double confrontation. Dépassés tout le match, les tricolores profitent de la maladresse des Irlandais pour tenir le score jusqu’à la fin du temps règlementaire. Direction les prolongations.
En prolongation, fatigué de tous ses efforts, l’Eire finit par baisser de rythme et le paie cash. Sans pitié, les tricolores profitent d’une de leurs seules occasions du match pour marquer un but qui fera beaucoup couler d’encre. Après un coup franc frappé par Florent Malouda (entré en cours de match), Thierry Henry contrôle deux fois la balle avec sa main gauche avant d’adresser un centre à William Gallas qui n’a alors plus qu’à placer sa tête pour marquer.
Dans la confusion, l’arbitre du match, M. Hansson, ne voit pas la main du capitaine français et valide le but. Les Bleus exultent. A la télévision, Jean Michel Larqué et Christian Jeanpierre aussi. Mais très vite, voyant l’ensemble des joueurs irlandais se ruer auprès de l’arbitre du match pour contester le but, les deux commentateurs comprennent que quelque chose ne tourne pas rond. « Il s’est passé quelque chose » s’exclame Jean Michel Larqué, avant de se rendre compte que Thierry Henry a touché le ballon de la main. Malgré la colère des joueurs irlandais, le match reprend dans une atmosphère plus que tendu. Les joueurs de l’Eire n’arrivent pas à retourner le match en leur faveur et sont éliminés au terme des prolongations. L’Équipe de France obtient quant à elle son billet d’avion pour la Coupe du Monde 2010, totalement contre le cours du jeu et grâce à un but controversé.
Dès la fin du match, la qualification française, perçue comme une « tricherie« ou un « vol » est au cœur de la polémique et suscite l’intérêt de tous les acteurs du football mondial. Les jours suivants, dans les médias internationaux, on ne parle quasiment que de la main de Thierry Henry. La qualification française ayant été presque occultée. En France, le quotidien L’Équipe titre sa Une « La Main de Dieu », en référence au but marqué par Diego Maradona contre l’Angleterre lors de la Coupe du Monde 1986.
En France, Titi est au centre des critiques. De Christophe Dechavanne à Christine Lagarde, en passant par Éric Cantona, tous vont donner leurs avis sur l’évènement et tacler le capitaine des Bleus. Preuve de l’importance du football dans notre société, le gouvernement français, par le biais de son premier ministre François Fillon, s’exprime lui aussi : « Il y a des règles dans le football international, il y a des instances qui sont chargées de prendre des décisions. Ce n’est ni au gouvernement français ni au gouvernement irlandais de s’immiscer dans le fonctionnement de la fédération internationale. ». Le match ne sera finalement jamais rejoué.
Malgré tout, contre vents et marées, Thierry Henry ne navigue pas seul. Les partisans de « la victoire à tout prix » le soutiennent. Certaines stars du football, tels que David Beckham et Emmanuel Petit vont également prendre la défense de l’attaquant français. Arsène Wenger va lui aussi, venir à la rescousse pour défendre son ancien protégé :
« Le football et le sport sont remplis de héros qui ont triché dix fois plus que Thierry. […] Thierry Henry a des années de comportement honnête derrière lui, et la manière dont on l’attaque n’est pas correcte. Thierry Henry est le grand perdant de cette histoire. S’il était allé se dénoncer auprès de l’arbitre, la moitié de la France aurait dit : « Il est dingue de ne pas nous amener au Mondial ». Un joueur de ce statut a une immense pression sur les épaules et si quelqu’un doit faire quelque chose pour Thierry, c’est le football français et la France en tant que nation. Il ne faut pas le laisser seul face au monde. »
Une nouvelle fois, l’image du groupe est ternie. Plus particulièrement celle de Thierry Henry, passé de capitaine emblématique à « tricheur « , et dont la main fait l’objet de nombreux montages sur les réseaux sociaux. Malgré sa qualification, plongée au cœur d’une nouvelle polémique, les relations entre la sélection française et les supporters tricolores continuent de se dégrader.
Ce match France-Irlande de novembre 2009 est à jamais gravé dans la mémoire des Français. Plus de dix ans après, l’action de la main de Thierry Henry est encore connue de tous. Le but de William Gallas quant à lui, peut sans doute être considéré comme le but le plus célèbre et controversé de l’histoire de l’Équipe de France.
L’affaire Zahia
A moins de deux mois du début de la Coupe du Monde, les Bleus, déjà bien touchés par la polémique Henry, font face à un nouveau scandale. Quatre joueurs tricolores sont mis en cause dans une affaire de mœurs – l’affaire Zahia. Le 17 avril 2010, M6 et L’Equipe dévoilent le nom des quatre hommes qui auraient eu des liaisons avec Zahia Dehar, prostituée, et mineure au moment des faits : Frank Ribéry, Sydney Govou, Hatem Ben Arfa et Karim Benzema. Niant les actes, Hatem Ben Arfa est rapidement écarté de l’affaire. Sydney Govou est également relâché, l’attaquant de l’OL ayant avoué avoir eu des relations tarifées avec Zahia, mais seulement après mars 2010, soit une fois la majorité de la jeune femme obtenue. Frank Ribéry et Karim Benzema restent quant à eux bien impliqués, les auditions de la jeune femme ayant révélés l’existence de rapports sexuels tarifés datant d’avant mars 2010.
Sur les réseaux sociaux et dans les médias, l’affaire Zahia attise toute l’attention. Le gouvernement français est même obligé d’intervenir. Les ministres Roselyne Bachelot et Rama Yade préviennent, elles ne veulent pas de joueurs mis en examen en équipe de France. Heureusement pour lui, Domenech n’aura pas à trancher, la justice n’entendra les deux joueurs qu’après le Mondial. De son côté, Zahia, consciente du potentiel impact de cette affaire sur la liste des convoqués pour la Coupe du Monde, décide d’agir. En mai, elle adresse une lettre à Raymond Domenech, défendant les joueurs mis en cause dans l’affaire : « Comment aurais-je pu imaginer ? Alors que j’ai toujours caché mon âge pour ne pas dissuader mes partenaires, que leur bonne foi pourrait un jour être remise en cause ? « .
Frank Ribéry et Karim Benzema seront finalement relaxés par le tribunal correctionnel en janvier 2014. Cependant, en France, leurs noms restent à jamais altérés par cette affaire.
Des maux et des mots
Le 11 juin 2010, la Coupe du Monde démarre en Afrique du Sud. Les bleus se rendent sur les terres de Nelson Mandela dans une ambiance pesante. Le but controversé de William Gallas et l’affaire Zahia étants encore présents dans les têtes françaises. Pour se qualifier, la bande à Domenech devra faire face au Mexique, à l’Uruguay et à l’Afrique du Sud.
Raymond Domenech décide de s’appuyer sur un groupe expérimenté. Malgré la polémique autour de lui, Thierry Henry est bien présent. Mis de côté et remplaçant tout au long de la compétition, il laisse cependant son brassard de capitaine à Patrice Evra. Le nom de Frank Ribéry figure lui aussi parmi les trente sélectionnés français. Mathieu Valbuena et Marc Planus font quant à eux leur première apparition dans le groupe France. Karim Benzema, en méforme dans son club et impliqué dans l’affaire Zahia est lui, le principal absent de la liste. Autre absent majeur, Patrice Vieira, exprime sa déception aux micros de Canal, évoquant un « manque de classe » de la part du coach français.
Au Cap, l’équipe de France entame mal sa compétition. Face à une Uruguay solide défensivement, les bleus ne parviennent pas à trouver la faille et concèdent le nul 0-0.
Face au Mexique six jours plus tard, Raymond Domenech décide de faire une nouvelle fois confiance à son schéma de jeu préférentiel : le 4-2-3-1. Par rapport au match contre l’Uruguay, Yoann Gourcuff est sur le banc. Le sélectionneur français fait le choix de titulariser Florent Malouda. Frank Ribéry récupère ainsi le rôle de meneur de jeu laissé vacant. Malgré ce choix tactique, fébriles, les bleus s’inclinent 2-0 face à des Mexicains dominateurs et portés par un très grand Chicharito Hernandez. Une nouvelle contreperformance pour des bleus déjà quasiment éliminés de la compétition.
Le lendemain du match, un nouveau scandale éclate en France. D’après la presse française, Nicolas Anelka aurait insulté Raymond Domenech à la mi-temps du match, causant ainsi son remplacement. « Va te faire enculer, sale fils de pute » titre sa Une l’Equipe, en référence aux propos tenus par l’attaquant français. De son côté, Nicolas Anelka nie avoir énoncé ces propos et aujourd’hui encore des doutes subsistent sur les paroles exactes prononcées par l’attaquant des bleus. Le 19 juin, soit deux jours après le match, la Fédération Française de Football expulse Nicolas Anelka de la sélection.
Les joueurs français, en opposition à cette décision, décident alors de faire la grève. Une habitude bien française ironise la presse étrangère. Après avoir salués leurs fans, les joueurs de l’équipe de France remontent dans le bus et décident de sécher l’entrainement, provoquant la colère du staff tricolore. Le préparateur physique Robert Duverne, dans un état de rage complet, s’en prend brusquement à Patrice Evra. Raymond Domenech intervient et sépare les deux hommes. Quelques minutes après l’altercation, le sélectionneur français revient sur le bord de la pelouse, près des caméras. Devant des journalistes stupéfaits, il se lance dans la lecture d’une lettre rédigée par l’ensemble des joueurs français :
« Par ce communiqué, tous les joueurs de l’équipe de France, sans exception, souhaitent affirmer leur opposition à la décision prise par la Fédération Française de Football d’exclure Nicolas Anelka. Si nous regrettons l’incident qui s’est produit à la mi-temps du match France-Mexique, nous regrettons plus encore la divulgation d’un événement qui n’appartient qu’à notre groupe et qui reste inhérent à la vie d’une équipe de haut niveau. A la demande du groupe, le joueur mis en cause a engagé une tentative de dialogue. Nous déplorons que sa démarche ait été volontairement ignorée. De son côté, la Fédération Française de Football n’a à aucun moment tenté de protéger le groupe. Elle a pris une décision sans consulter l’ensemble des joueurs et uniquement sur la base des faits rapportés par la presse.
En conséquence, et pour marquer leur opposition à l’attitude adoptée par les plus hautes instances du football français, l’ensemble des joueurs a décidé de ne pas participer à la séance d’entraînement programmée aujourd’hui. Par respect pour le public qui devait assister à cette séance, nous avons décidé d’aller à la rencontre de ces supporters qui, par leur présence, nous apportent un soutien sans faille. Pour notre part, nous sommes conscients de nos responsabilités, celles de porter les couleurs de notre pays. Mais également celles que nous avons à l’égard de nos supporters et de leurs cadres, éducateurs, bénévoles et des innombrables enfants qui gardent les Bleus comme modèles.
Pour ce qui nous concerne, nous n’oublions rien de nos devoirs. Nous ferons tout individuellement, bien sûr, mais aussi dans un esprit collectif, pour que la France, mardi soir, retrouve son honneur par une performance enfin positive. Les joueurs de l’équipe de France. «
Le 22 juin, malgré cet incident, l’équipe de France se rend à Blomfontein pour disputer son dernier match de poule et tenter de laver son honneur. Raymond Domenech fait le choix de remanier totalement son équipe pour l’occasion. Patrice Evra et Jérémy Toulalan sont remplaçants. Malgré cela, l’électrochoc n’a pas lieu. Le miracle non plus. Rapidement menés et réduits à dix, les Bleus s’inclinent 2-1, mettant ainsi fin au calvaire français. Les Français, vice-champions du monde sortent par la petite porte, à la dernière place du groupe et avec un seul petit point.
Après ce nouvel échec, les Bleus sont tancés. Les dirigeants français sont eux aussi sous le feu des critiques. Sous la pression populaire, Jean-Pierre Escalettes démissionne. Raymond Domenech est quant à lui licencié pour faute grave le 5 septembre 2010. Le fiasco de la Coupe du Monde 2010 met ainsi fin à l’ère Domenech. Il marque également le début du renouveau orchestré par Laurent Blanc.
La Coupe du Monde 2010 et ses polémiques ont véritablement marqués l’histoire de l’Équipe de France. Pourtant, ces scandales auraient pu être évités avec une meilleure gestion du cas Domenech d’après Aimé Jacquet : « Lorsqu’on occupe un poste comme le sien (Domenech), qui fut aussi le mien (1994-98), quatre ans, ça suffit ! Car, après, c’est trop dur. Il y a trop de paramètres qui vous empêchent de bien travailler » ; « C’est ça que je reproche à la FFF (Fédération française de football) : elle n’a pas compris le fond même du boulot d’un sélectionneur et aurait dû le protéger par-delà lui-même, a-t-il poursuivi. Donc vous saisissez, après l’Euro 2008… »
Sources :
- Rémi Collenot, « France 2008, une catastrophe avant l’autre », Le Corner
- Romain Schneider, « Raymond Domenech au banc des accusés« , Le Figaro
- Simon Magron, « France 2010, désastre footballistique et politique », Footpol
- Raymond Domenech, Tout seul
- Fédération française de Football (FFF).
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