WYDAD-RAJA, le duel dure depuis plus de 70 ans, dans une ferveur hors du commun. Sur le plan strictement footballistique, le match oppose ces deux ténors du foot africain, à la lutte pour la suprématie nationale et les honneurs continentaux. Mais, si le derby des frères ennemis passionne et divise autant les casablancais, c’est parce qu’il sort du cadre du football, en s’invitant sur le terrain social, politique et culturel.
La rivalité est naturelle entre deux clubs voisins car chacun veut pouvoir croiser son adversaire les lendemains de match en étant dans la peau du vainqueur. Au goût de la victoire s’ajoute le plaisir de voir sous ses yeux, au jour le jour, le vaincu souffrir…jusqu’au prochain match. Mais, pour faire un derby « pur jus », explosif et passionné, l’antagonisme entre les deux clubs doit dépasser le rectangle vert. Quelques exemples : le Old Firm de Glasgow, qui oppose les protestants Rangers aux catholiques du Celtic FC. Le Superclasico de Buenos Aires, sur fond de lutte des classes entre les Millonarios de River et Boca, le club du peuple. Ou encore le derby intercontinental d’Istanbul qui met aux prises, de part et d’autre du détroit du Bosphore, les nantis de Galatasaray côté européen et les modestes de Fenerbahçe côté asiatique.
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À Casablanca, avant d’être sportive, la rivalité entre le Wydad Athletic Club (WAC) et le Raja Athletic Club (RAC) a existé d’abord sur le plan politique. Et cela date des années 40.
Le Raja du peuple
En 1949, le Raja voit le jour dans un quartier populaire, à l’initiative de syndicalistes et d’indépendantistes. Le Maroc est sous la tutelle de la France depuis 1912, sous le régime du protectorat. Dans ce contexte, la création d’un club composé de joueurs et de dirigeants 100% marocains est un défi lancé au pouvoir. Pour contourner l’interdiction d’être présidé par un Marocain, on nomme un bidaoui (habitant de Casablanca) qui a la particularité d’être détenteur de la nationalité française grâce à ses origines algériennes. Les autorités, prises au dépourvu par ce stratagème, sont contraintes d’accepter.
Raja signifie « espoir ». L’espoir de se libérer de l’oppresseur français et d’affirmer sa culture et son autonomie. La couleur verte est choisie car c’est la couleur de l’Islam. Le symbole du club est l’aigle, rapace fort, fier et combatif. Ainsi, l’Aigle Vert est né, prêt à combattre par le football et pour le peuple. Après l’indépendance obtenue en 1956, le RAC reste fidèle à sa genèse en bataillant pour le progrès social et la liberté.
Supporters et dirigeants sont aux côtés des étudiants lors des émeutes de 1965, ils participent à la révolte du pain de 1981 et manifestent pour la liberté lors du printemps arabe en 2011. Un engagement civique perpétuel qui lui vaut son autre surnom, le Raja du peuple.
Le Wydad, club Empereur
Le militantisme populaire du RAC contraste avec la neutralité politique du WAC, caricaturé par les rajaoui comme étant le club proche du pouvoir politique. Il est vrai que les wydadi s’enorgueillissent d’avoir eu sous leurs couleurs le jeune Mohammed VI, actuel roi du Maroc. Une image élitiste renforcée par les surnoms du club : le Wydad de la Nation et l’Empereur. La création du club, par des dirigeants issus de la bourgeoisie casablancaise, corrobore cette étiquette.
Politiquement, le WAC s’est montré diplomate avec le régime colonial, soutenant une position moins radicale que le RAC. Ainsi, dans les années 40, l’effectif wydadi n’était pas complètement marocain, il comprenait quelques joueurs français. Le WAC a aussi accepté de participer à la Coupe de France 1955 : invité par la FFF, il a atteint les 16èmes de finale, éliminé par l’AS Saint-Etienne (défaite 1-2). En outre, depuis l’indépendance, le Wydad se tient bien à l’écart des mouvements sociaux et des débats politiques.
Cependant, ne soyons pas manichéens et rendons au Wydad ce qu’il mérite. La création du club en 1937 et sa montée en puissance dans les années 40 font partie intégrante du souffle nationaliste qui a conduit à l’indépendance en 1956.
Les succès du WAC, un problème aux yeux du pouvoir colonial
En 1935, Mohamed et Abdellatif Benjelloun Touimi, nageurs de bon niveau, militent pour que les bidaoui puissent accéder aux piscines d’eau de mer du port de Casablanca, jusqu’alors réservées exclusivement aux colons. Après avoir essuyé plusieurs refus, leur opiniâtreté est récompensée en 1937. En effet, ils convainquent le général Noguès, fraîchement nommé résident général du Maroc, de valider la création d’un club de water-polo exclusivement marocain, avec accès possible aux piscines. L’officier français pose ses conditions : l’éloignement de la religion et de la politique, l’absence de racisme anti-français et le partage des douze sièges du comité entre Marocains et Français à parts égales. Forts de cet accord, les deux compères fondent le premier club de sport réservé aux Marocains. Cette création constitue une avancée symbolique contre l’hégémonie française. Ils le nomment Wydad, qui signifie « amour » et ils choisissent sa couleur : rouge.
Deux ans après, le Wydad ouvre sa section football. L’ascension est rapide puisque le WAC joue les premiers rôles dans l’élite marocaine dès 1941, pour ensuite remporter six titres de champion entre 1948 et 1956. Une domination écrasante qui impressionne Just Fontaine, à l’époque joueur de l’USM Casablanca. Le futur héros de la Coupe du Monde suédoise, se souvient de la Triplette d’Or du Wydad. Chtouki le dribbleur, Driss le stratège et Abdesslam le finisseur constituent selon lui une attaque comparable au trio légendaire du grand Reims, Kopa-Fontaine-Piantoni.
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Les succès du WAC font le bonheur des bidaoui mais sont un affront pour le protectorat. C’est par le jeu et par les victoires que le club s’érige en symbole du nationalisme et de la résistance. Les autorités réagissent en persécutant le club.
Tantôt ce sont des arrestations de joueurs sans motif, parfois on empêche le public d’accéder au stade, systématiquement on réprime les spectateurs expressifs. C’est ainsi qu’une idée saugrenue émerge chez les supporters wydadi. Pour manifester leur joie sans l‘exprimer directement, ils amènent des oies au stade. Ils les rassemblent et les arrosent de cailloux à chaque but du Wydad, provoquant des cacardements puissants « Ouac ! Ouac ! », similaires aux initiales du club « WAC ! WAC ! ».
Père Jégo, une figure incontournable
Un contraste socio-politique et une concurrence locale, cela aurait pu suffire pour enflammer le derby. Mais, il s’est ajouté l’histoire d’un homme, autour duquel s’est cristallisée l’hostilité entre les deux clubs. Cet homme, c’est Mohamed Ben Lahcen Affani, alias Père Jégo. Il tient ce surnom d’une ressemblance avec un joueur français des années 20 nommé Jégo.
Fils d’un riche commerçant de Souss, il part en France en 1922 pour apprendre le métier de banquier. À son retour de l’Hexagone, il est banquier certes, mais il est surtout féru de foot. Il joue ensuite quelques années comme défenseur à l’US Casablanca. En 1930, il part à Londres suivre une formation d’entraîneur. De retour à Casa en 1935, il cumule les métiers de banquier et de journaliste sportif, tout en coachant des équipes de quartiers. En 1939, il devient le premier entraîneur du Wydad AC. Ses méthodes venus d’Europe et son talent de détection font merveille. Son équipe déploie un jeu collectif rigoureux, magnifié par la Triplette d’Or. Il fait du WAC une machine qui enchaîne les titres à partir de 1948, au grand dam des orgueilleux français. C’est ainsi qu’il fut victime de deux tentatives d’assassinat dans les années 40, à priori fomentées par des colons rancuniers.
Malgré les succès, l’histoire d’amour entre le Wydad et Père Jégo prend fin en 1952, car il est congédié par ses dirigeants, sans que l’on sache pourquoi. Il fait à cette époque un choix qui va impacter pour toujours l’histoire du derby de Casablanca. Effectivement, en 1956, il signe au Raja ! Cette décision suscite rancœur et colère chez les wydadi, d’autant plus que certains joueurs du WAC le suivent et rallient l’Aigle Vert. Pendant treize ans, il construit ce club neuf et l’installe en haut du classement de la Botola ligue, nom donné au championnat du Maroc. En plus, il instaure un style de jeu novateur, d’inspiration sud-américaine, fait de passes courtes et redoublées. Un tiki-taka avant l’heure, qui fait la fierté des rajaoui et attise la jalousie des wydadi. Grâce au père Jégo, l’inimitié WAC-RAC est devenue sportive.
Sur les bancs de ces deux grands clubs, aucun coach n’a atteint le niveau de notoriété de Père Jégo. Il faut dire que l’instabilité est grande depuis les années 70. Soumis à une forte pression de résultat, les techniciens sont limogés sans vergogne et à un rythme effréné. Parmi les noms qui se sont succédés, certains sont marquants.
Coté rajaoui, on remarque Fernando Cabrita, ex-sélectionneur finaliste de l’Euro 84. Et aussi Rabah Saadane, le cheickh (le sage) algérien, qui conduit le RAC à son premier titre continental en 1988. Henri Michel et Vahid Halilhodžić, joueurs emblématiques du FC Nantes des années 70-80, ont aussi dirigé l’Aigle Vert. Tout comme Carlos Mozer, coach éphémère, et l’expérimenté argentin Oscar Fulloné, habitué des grands clubs africains.
Chez les wydadi, Mohammed Massoun est resté dans les mémoires car il a maintenu le club au sommet après le départ du père Jégo. En 1974, c’est Lucien Leduc, entraîneur renommé du Monaco des sixties puis de l’OM, qui dirige le Wydad. Puis, quelques années après, Jean Vincent, illustre rémois, amène une touche de football champagne chez l’Empereur. Plus récemment, en 2014, John Toshack, ex-joueur de Liverpool et ex-entraîneur du Real Madrid, a officié pour le WAC.
Un premier derby, en 1957
Les divergences idéologiques entre les deux clubs débutent dès la création du Raja, en 1949. Mais, la rivalité devient enfin footballistique en 1957. Auparavant, l’Aigle Vert écumait les divisions inférieures de la ligue marocaine pendant que le Wydad trustait les titres de champion. Dès l’indépendance, en 1956-1957, le Raja gagne le droit de participer à la première édition de la ligue Botola et d’affronter le WAC. L’histoire retient que l’Empereur, pourtant favori, s’est incliné (0-1) lors de cette première joute. C’est le début d’une longue série de matchs très disputés.
À ce jour, 145 duels ont eu lieu et le Raja mène par 41 victoires à 38. On dénombre beaucoup de matchs nuls (66), stigmates d’une opposition équilibrée. Les deux clubs bidaoui sont incontestablement les deux plus grands clubs du royaume chérifien, portés par leurs nombreux supporters et par le dynamisme de Casablanca, capitale économique du pays. Chaque année, ils luttent pour remporter le championnat et la coupe du Trône. En coupe d’Afrique, ils font figure d’épouvantails et font systématiquement partie des prétendants au trophée.
Parmi toutes les confrontations Wydad-Raja, certaines sortent du lot. En 2019, le scenario hitchcockien du 141ème derby le rend inoubliable. Mené 4-1 à un quart d’heure de la fin, le RAC réussit une fabuleuse remontada. À la 93ème minute, il recolle à 4-4, dans une ambiance délirante coté vert, qui contraste avec le désarroi et la colère des rouges. Mohsine Moutouali, auteur d’une panenka à la 88ème minute, puis de la passe décisive salvatrice, entre ce soir-là dans la légende du Raja du Peuple.
Autre derby mémorable : le 86ème, en 1996, qui voit la victoire 5-1 du Raja. Il s’agit du score le plus large jamais enregistré. La figure de proue de l’Aigle Vert était alors l’excellent attaquant Salaheddine Bassir, futur buteur en Coupe du Monde en 1998 et champion d’Espagne en 2000 avec La Corogne.
En 1979, la confrontation est électrique entre les frères ennemis bidaoui, au point de rester dans les annales. Avant la mi-temps, le gardien rajaoui provoque un penalty et est expulsé dans la foulée. C’est son coéquipier Maestro Dolmy, le meilleur joueur du RAC, qui le supplée dans les cages. Alors qu’il se met en place face au tireur de penalty, un joueur wydadi lui tend son maillot rouge en guise de tenue de gardien. Immédiatement, cette provocatrice offrande est vécue comme une humiliation par Dolmy et ses coéquipiers. Une bagarre générale s’ensuit, sans que le match puisse reprendre. Cet épisode nourrit la légende du derby.
Des joueurs iconiques de part et d’autre
Wydad-Raja, le duel met aux prises depuis les années 50 de grandes figures du football chérifien. Parmi elles, les illustres wydadi des années 80, Aziz Bouderbala et Badou Zaki. Le premier est un attaquant percutant, surnommé « l’avenue des dribbles ». Après 70 buts marqués pour le WAC, il s’exile avec succès en France au Matra Racing puis à l’Olympique Lyonnais. Le second est l’un des plus grands gardiens africains de l’histoire, récompensé par un Ballon d’Or continentale en 1986. Après huit ans au Wydad, il connait lui aussi le succès en Europe, en s’imposant au Real Majorque. Avec le rajaoui Dolmy, ces deux joueurs sont les têtes de gondole de la sélection des Lions de l’Atlas, qui passe brillamment le 1e tour de la Coupe du Monde 1986.
Noureddine Naybet a aussi fait les beaux jours du Wydad avant de faire carrière en Europe (Nantes, Sporting Lisbonne, La Corogne, Tottenham). Considéré comme le plus grand défenseur marocain de l‘histoire, il a mené le WAC à sa première victoire en Ligue des champions en 1992.
De son côté, le RAC n’est pas en reste avec le légendaire Mustapha Chouckri, dit Petchou. Ce joueur fin et créatif est la vedette de l’Aigle Vert des années 60-70, qu’il mène à son premier trophée en 1974. Contre toute attente, il signe chez l’ennemi un an après, ce qui en fait le deuxième « traître » le plus célèbre de l’histoire du derby, derrière Père Jégo bien sûr. Devenu wydadi en 1975, il glane trois titres et une coupe avec l’Empereur.
Autre légende du Raja : Houmane Jarir, attaquant et capitaine emblématique de l’équipe de Père Jégo. Célèbre pour sa science du « une-deux », il entre dans l’histoire du football en 1970 en inscrivant le premier but du Maroc en Coupe du Monde, lors d’une courte défaite 1-2 face à la RFA de Beckenbauer et Muller.
Une ambiance incandescente
Si la réputation du derby de Casablanca dépasse les frontières du Maroc, c’est grâce à l’atmosphère bouillante qu’il crée. Une ferveur spectaculaire pour une fête du football tout en démesure.
Un jour de derby, toute la ville respire football. Les commerces ferment tôt. Après plusieurs jours de débats partisans opposant wydadi et rajaoui, l’attention des Casablancais se tourne vers le stade Mohammed V. Cette enceinte de 67 000 places est strictement divisée en deux. La curva nord est rouge et la magnana, côté sud, sous l’horloge électronique, est verte. Trois heures avant le coup d’envoi, les travées sont pleines. Le nombre de spectateurs présents dépasse allègrement le nombre de billets officiellement vendus.
Les groupes ultras des deux camps, créés au début des années 2000, rivalisent de chants puissants et de de tifos géants, qu’ils préparent en secret depuis des jours. On assiste à une compétition de spectacles pyrotechniques qui mélangent fumigènes à gogo et constructions en 3D. Dans ce domaine, les supporters bidaoui sont réputés pour leur savoir-faire. Au point d’être reconnus par le collectif Ultras World, qui classe régulièrement les Ultras Winners 2005 (WAC) et les Ultra Green Boys (RAC) parmi les dix meilleurs collectifs de supporters au monde.
De derby en derby, les supporters des deux camps expriment leur créativité pour glorifier leurs couleurs, chambrer l’adversaire ou pour passer un message.
Chez les wydadi, le tifo Game of thrones, avec un dragon flottant dans une mer rouge, a impressionné les supporters du monde entier. On retient aussi la magnifique représentation graphique d’Humphrey Bogart et d’Ingrid Bergman, acteurs iconiques du film Casablanca, tourné en 1942 lorsque le Wydad émergea. Dans un autre genre, le tifo Akram Irhal (traduction : « Akram dégage ! ») de 2013 est un message fort qui aboutit au départ du président controversé du WAC, Abdelillah El-Akram.
De l’autre côté du stade, les supporters de l’Aigle Vert compilent les tifos aux références culturelles. Parmi eux, Room 101 qui évoque la torture infligée au Wydad, comme dans la chambre de torture du roman 1984 de Gorges Orwell. Ou encore le tifo Orange Mécanique qui représente Alex, héros du film de Stanley Kubrick, en train de menacer l’adversaire de son regard sadique. La cantatrice chauve, pièce de théâtre d’Ionesco et Les Temps Modernes de Charlie Chaplin ont aussi été utilisés. La mise en scène d’un aigle géant qui se nourrit dans la main d’un ultra du Raja et qui s’envole revigoré, symbolisant la renaissance du club, est une autre prouesse esthétique.
Le stade, un espace de liberté
Fidèles à l’engagement historique de leur club, les supporter du Raja s’aventurent aussi sur le terrain social et politique. Ce qui les a conduit en 2013 à réaliser un tifo géant très explicite pour vilipender leurs dirigeants : « Fight for RAJA not for $ ». Et aussi à chanter pour la Palestine en 2019 : un hymne engagé entonné par plus de 30 000 personnes à l’unisson à la mi-temps ! Extrait : « O Palestine ma bien aimée, O toi le plus beau pays, résiste ! Que dieu te protège de l’injustice de tes frères et de l’oppression de sionistes. O Gaza ! Nous ne t’abandonnerons jamais… Le Raja, la voix des peuples opprimés… Nous sommes des aigles et nous ne nous inclinons que devant le seigneur de l’univers… ».
En fin de compte, le derby Wydad-Raja est le champ d’expression des Casablancais. D’abord, ce match est une cérémonie célébrant le football, sport qu’ils chérissent. Mais, c’est aussi un espace de liberté dans un pays qui est loin d’avoir achevé sa démocratisation. Depuis 60 ans, le régime chérifien alterne entre autoritarisme et ouverture. Même si les « années de plomb », simili-dictatoriales, sont loin, le régime actuel est une monarchie parlementaire qui n’en a que le nom. Le gouvernement se contente de mettre en œuvre les directives royales. Les élections sont factices, avec des taux de participation trop faibles. Et la répression policière existe encore et toujours. Dans ce contexte, le derby est une échappatoire, un exutoire où les bidaoui laissent libre cours à leur passion, leur imagination et leurs opinions.
Le derby Wydad-Raja montre une fois encore que le football est un phénomène sociétal. Les performances sportives et les émotions procurées par ces matchs acharnés sont intimement liées à l’histoire des Casablancais. Un opium du peuple qui leur permet de s’exprimer, à défaut de pouvoir le faire par d’autres moyens.
Sources :
- Casablanca : le derby le plus fou du monde ?, Bruno Cadène, www.franceculture.fr
- Le Maroc en fusion avant le derby de Casablanca entre le Raja et le Wydad, Nabil Djellit, www.francefootball.fr
- A world of ultras : Raja Casablanca, Liam Newman, Thesefootballtimes.co
- A tale of one city Casablanca, Andrew Flint, Thesefootballtimes.co
- Derby de Casablanca, fr.wikipedia.org
- Histoire du Raja Club Athletic, www.wikiwand.com
Crédits photos : Icon Sport