Oubliez le RB Leipzig ! Plongez-vous dans la complexe histoire footballistique de cette ville de la Saxe. Entre valeurs, traditions, héritages officieux et officiels, les fusions, les dissolutions, les dépôts de bilan et les rivalités, celle-ci s’imbrique dans l’histoire allemande et celle de son football. Aujourd’hui, à Leipzig plus qu’ailleurs, ces clubs et surtout leurs supporters symbolisent la lutte contre les Plastikvereine (Clubs en plastique).
Et Leipzig unifia le football allemand
Les années 1890 voient la création de nombreux clubs en Allemagne mais c’est bien à Leipzig que le football national se structure. Trois clubs fondent tout d’abord l’Association des jeux de balle de Leipzig (VLBV) en 1896 : le Leipziger BC, le SC Wacker 1895 Leipzig et le VfB Leipzig qui s’associent au département des jeux de mouvements de la Leipziger Finkenschaft qui rassemble des associations étudiantes. Sous l’impulsion de la VLBV, plusieurs réunions ont lieu en 1899 entre différents acteurs en vue d’une unification national. Au début de l’année 1900, à l’appel de Johannes Kirmse, alors président de la VLBV, plus ou moins 86 clubs venus de toute l’Allemagne se retrouvent à Leipzig. Ces clubs s’accordent et créent la Fédération allemande de football (DFB).
Parmi les pionniers du football à Leipzig, certains clubs se parent de bleu, couleur principale de la ville. Le Leipziger BC 1893 est fondé en 1893 comme son nom l’indique, dans le quartier de Lindenau à l’ouest de la ville. Il remporte les trois premiers championnats organisés par la VLBV en 1897, 1898, 1899 avant de se quereller avec le VfB Leipzig et de changer de championnat. Durant la Première Guerre mondiale, le club s’associe à l’Olympia Leipzig puis disparait en 1945 après la Seconde Guerre mondiale. En effet, les Soviétiques suppriment tous les clubs d’Allemagne de l’Est comme cela a été conclu avec la directive n°23 du Conseil des Alliés. En 1895, dans le quartier de Gholis au nord de la ville, des lycéens créent le FC Wacker 1895 Leipzig, fusion du Concordia et du Saxonia Leipzig. Ce club co-fondateur de la VLBV vadrouille rapidement entre les différents championnats de la Saxe. En 1918, il change de nom pour devenir le SC Wacker 1895 Leipzig. Après avoir été l’un des meilleurs clubs du centre de l’Allemagne, le club est dissout comme beaucoup d’autres pour faire table rase du passé. En 1949 le SG Motor Gohlis-Nord est fondé et récupère son héritage sans avoir le succès de son ancêtre.
Parmi les clubs leipzigois fondateurs de la DFB, certains sont aux couleurs de la Saxe : vert et blanc. Situé dans le quartier d’Eutriztsch au nord de la ville, le SV Lipsia 1893 eV. Eutritzsch intègre la VLBV en 1897. En 1945 le club est dissout puis réapparait en 1956 sous le nom de BSG Eutritzch Unit et stagne dans les ligues régionales. Après deux changements de nom, le club redevient le SV Lipsia Leipzig-Eutritzch en 1993. Dans les années 2010, ils arrivent jusqu’en 7ème division, meilleur résultat de leur histoire. En 1904 est créé le FC Eintracht Leipzig qui est la même année l’un des co-fondateurs de la New Leipzig Football Association (NLFV). Comme quasiment tous les clubs de la région, il adhère rapidement à l’Association des clubs de jeux de balle d’Allemagne centrale (VMBV) qui organise alors les principaux championnats. Leurs deux succès majeurs interviennent sur deux saisons d’affilée, d’abord en 1915 où ils remportent le championnat du district de Saxe du Nord-Ouest puis en 1916 quand ils remportent le championnat d’Allemagne centrale. Petit à petit le club rentre dans le rang et il est dissout en 1945. En 1950, un nouveau club est créé. Celui-ci prendra l’héritage de l’Eintracht après la réunification en prenant le nom de SV Eintracht Leipzig-Süd.
Leipzig sera bleu…
Le VfB Leipzig a quant à lui une histoire bien chargée. C’est à l’époque le meilleur club de la ville et même d’Allemagne. Après des premiers balbutiements, le VfB est enfin fondé en 1896 par Theodor Schöffler. En 1902-1903 a lieu le tout premier championnat d’Allemagne. Après avoir terrassé toute la Saxe et toute l’Allemagne centrale lors des championnats régionaux, les bleu et blanc attaquent le tour final en pleine confiance. Une victoire 3-1 en quart de final face au Britannia FC 92 Berlin puis une victoire 6-3 face à l’Altona 93 en demi-finale pour enfin exterminer le DFC Prague 7-2 et remporter le tout premier championnat d’Allemagne. Jusqu’en 1914, le VfB retourne 9 fois en finale et remporte deux championnats supplémentaires en 1906 et 1913 en plus d’autres championnats régionaux. La Première Guerre mondiale est fatale pour le club. Plusieurs joueurs meurent au front et le VfB ne retrouve pas son niveau. Sous l’ère nazie, l’équipe réalise tout de même un coup d’éclat en remportant la finale de la Tschammer Cup 2-1 face à Schalke 04 devant 70 000 personnes. L’âge d’or est passé et en 1946, le club est dissout par les Soviétiques. La même année, d’anciens membres du club en fondent un nouveau sur l’héritage du VfB. Il est d’abord nommé SG Probstheida, nom d’un quartier du sud-est de la ville dont il est issu, puis BSG Erich Zeigner Leipzig en 1948 du nom de l’ancien Premier ministre socialiste de la Saxe. En 1949, il est renommé BSG Einheit-Ost Leipzig puis est intégré au SC Rotation Leipzig en 1954 puisque les autorités est-allemandes voulaient créer des pôles d’élites nommés Bezirkssportclubs (clubs sportifs de district). Dans le même temps leur club rival de toujours, le Chemie Leipzig, est intégré au SC Lokomotive Leipzig. En 1956, la construction du Zentralstadion est terminée. Le 9 septembre 1956, les deux clubs rivaux peuvent s’affronter devant pas moins de 100 000 supporters soit la plus grande affluence de l’histoire du football allemand. Le derby tourne à la faveur du SC Rotation qui remporte la partie 2-1. En 1963 les deux ennemis sont fusionnés par les autorités pour donner naissance au SC Leipzig qui devient enfin le 1.FC Lokomotive Leipzig en 1966.
Ici commence une nouvelle histoire dans une République démocratique allemande (RDA) âgée de 17 ans. Le Lokomotive revendique l’héritage du VfB mais peine à faire mieux que son ancêtre au sein de l’Oberliga, la 1ère division est-allemande. Il faut attendre les années 1970 pour voir les jaune et bleu atteindre à trois reprises la finale de la Coupe de RDA. Après deux échecs en 1970 et 1973, ils goutent enfin à la victoire en 1976 après un match rempoté 3-0 sur le club de Francfort-sur-l’Oder : le FC Vorwärts Francfort. Les années 1980 sont les années fastes du Lok. Ils remportent trois nouvelles coupes nationales en 1981, 1986 et 1987 qui est la meilleure saison de l’histoire du club. En effet, le club termine 3ème du championnat et arrive en finale de Coupe d’Europe après avoir battu le grand Bordeaux en demi-finale. Malgré une prestation de haut-vol, ils perdent 1-0 face à l’ogre qu’était alors l’Ajax de cette époque. Après deux saisons dans le ventre mou d’Oberliga, la saison 1990-1991 marque la réunification du football allemand et le Lokomotive est reversé dans la deuxième Bundesliga après un tour qualificatif. Tout le monde n’a pas cette chance puisqu’au terme de ces tours qualificatifs, il était prévu que deux clubs d’Allemagne de l’Est intègrent la Bundesliga et seulement six pour la 2. Bundesliga. Le reste devait redémarrer de zéro. De plus, on fait table rase des symboles de RDA et le Lok redevient le VfB Leipzig. Lors de la saison 1991-1992 et avec Didier Six dans leurs rangs, le VfB est promu en Bundesliga. Ce succès est cependant en trompe l’œil, ils redescendent l’année suivante et c’est la dégringolade. En 1998, le club descend même en 3ème division. Les problèmes financiers se succèdent, en 2000 ils descendent en 4ème division et en 2004 c’est la liquidation. Comme pour beaucoup de clubs est-allemands, le changement d’économie et le départ des meilleurs joueurs vers l’ouest aura eu raison du VfB. Cependant, en 2003, des nostalgiques du Lokomotive Leipzig ont senti le coup venir et en ont recréé un club de toute pièce, reprenant la tradition et tous les codes de l’ancien. En 2004, après la liquidation du VfB, les différentes équipes sont donc transférées au sein du tout neuf Lokomotive. L’engouement est tel que lors de cette première saison, un match du Lok est déplacé du Bruno-Plache-Stadion au Zentralstadion. Au total ce n’est pas moins de 12 000 spectateurs qui se déplacent pour un match de 11ème division. L’ascension du nouveau Lok est fulgurante et en 2012, ils atteignent la 4ème division. Depuis, ils oscillent entre la 4ème et la 5ème. En 2018 tout le monde apprend avec stupeur que le VfB Leipzig n’est en réalité pas mort. Un ancien responsable du club, Dirk Sander, a durant toutes ces années payé les cotisations pour maintenir l’association en vie : « Je ne voulais pas accepter le fait que le VfB terminerait comme ça. » En 2020, un projet de fusion avec le Lok est lancé mais avec la crise sanitaire, les subtilités économiques, juridiques et administratives n’ont pas encore été réglées.
…non, Leipzig sera vert
Le plus grand club vert et blanc est quant à lui né en 1899 sous le nom de Britannia 1899 Leipzig. Le club n’a pas vraiment connu de succès avant de changer de nom en 1919 pour devenir le Leipziger SV 1899. En 1938 il s’associe au Tura 1899 Leipzig pour devenir le SV Tura 1932. En 1945, le club est dissout puis refondé sous le nom de SG Leipzig-Leutzch avant de fusionner avec quatre autres clubs en 1949 pour devenir la ZSG Industrie Leipzig. 1950 est l’année de création des Sportvereinigungen (SV). Ces associations sportives sont rattachées aux différents secteurs d’activités. Par conséquent, le club devient le BSG Chemie Leipzig et est rattaché à l’industrie chimique, du verre et de la céramique. En 1951 le Chemie remporte le championnat, premier titre majeur de son histoire. En 1954, les responsables politiques qui gèrent l’équipe décident de le dissoudre tout comme le BSG Einheit-Ost Leipzig (ancien VfB Leipzig) pour fonder deux autres clubs dans le cadre de la fondation des Bezirkssportclubs (clubs sportifs de district) : le SC Lokomotive Leipzig (qu’il ne faut pas confondre avec le 1. Lokomotive Leipzig) et le SC Rotation Leipzig respectivement rattaché aux chemins de fer et à l’industrie des imprimeries et de l’édition. Deux ans plus tard le Zentralstadion est construit et le derby entre les deux clubs est joué devant 100 000 personnes. En 1963, le BSG Chemie Leipzig est refondé. Mais seulement deux places pour le championnat sont attribuées pour trois clubs. Ce sont finalement le SC Lokomotive et le Chemie qui les obtiennent. Les meilleurs joueurs du Rotation sont donc envoyés au SC Lokomotive et les joueurs du SC Lokomotive sont envoyés au tout nouveau Chemie. Le Rotation est donc le dindon de la farce puisqu’il est reversé en 3ème division. En 1964 le Chemie Leipzig remporte le championnat contre toute attente puis ils remportent la Coupe d’Allemagne de l’Est en 1966 avant d’enchaîner les descentes et les montées dans les années 1970 et 1980. Après la chute du mur de Berlin le club est renommé FC Grün-Weiss 1990 Leipzig qui la même année s’associe au BCG Chemie Böhlen pour devenir le FC Sachsen Leipzig. Après une descente lors de la saison 1990-1991, le club oscille entre la 3ème et la 4ème division d’une Allemagne réunifiée. En 2009, le club tombe en 5ème division avant d’être déclaré en faillite et de disparaître deux plus tard. Des tentatives de refondation ont lieu mais échouent. Depuis 2015, le LFV Sachsen Leipzig, essaye de reprendre la tradition mais stagne dans les division locales et régionales.
Il faut revenir en 1997 pour voir des verts et blancs perdurer. En effet, cette année-là un nouveau BSG Chemie Leipzig est fondé et part de zéro. La saison 2008-2009 est la saison qui met le Chemie sur de bons rails. Ils réussissent trois montées consécutives pour arriver en 6ème division et prennent la place du VfK Blau-Weiss Leipzig qui revendiquait le même héritage. En 2014, alors que le Sachsen est en faillite, le Chemie et le VfK Blau-Weiss s’associe pour faire du SG Sachsen une équipe de jeunes. Le club déclarait alors : « Peu importe la décision de l’administrateur du SG Sachsen concernant l’insolvabilité, le BSG Chemie Leipzig veillera à ce que les enfants et les jeunes puissent encore jouer au stade Alfred Kunze après le 30 juin. » Au terme de la saison 2016-2017, l’équipe première du Chemie obtient sa montée en 4ème division devant 5000 spectateurs et rejoint ainsi son ennemi de toujours : le 1. Lokomotive Leipzig.
Une polarisation des tribunes
En RDA, le Lok était considéré comme le club des élites alors que le Chemie a toujours eu le même slogan : « Aimé d’en bas, détesté d’en haut ». Cette rivalité est exacerbée notamment en tribune. Les jeunes fans du Sachsen qui ont participé à la refondation du Chemie ont aussi créé leur groupe ultra en 2008 : les Diablos Leutzsch. Ils critiquaient déjà à l’époque la gestion du Sachsen par Michael Kölmel et un magnat de l’immobilier nommé Winfried Lonzen. Le premier a en plus de ça aidé au développement du RB Leipzig par la suite. Ouvertement antifascistes, ils ne s’entendaient pas avec les autres fans de Sachsen qu’ils accusaient d’être trop laxistes avec les fascistes. Inversement, les fans du Sachsen se disaient apolitiques et trouvaient que les Diablos Leutzsch étaient trop politiques. Le groupe ultra s’est donc petit à petit tourné vers le Chemie alors même que Winfried Lonzen accusait ce club d’accaparer une tradition et « d’endoctriner les jeunes à la manière des autonomes de gauche ». Du côté Lokomotive Leipzig, la scène ultra a pendant longtemps été occupée par les Scenario qui étaient ouvertement fascistes. En 2014 le club a interdit leur présence en tribune et les Scenario se sont dissous d’eux-mêmes. Ils se sont alors retrouvés dans la Fankurve 1966 qui n’était pas très politisée malgré des sympathies avec les mouvements de gauche. Peu à peu les anciens Scenario se sont imposés. En 2016 a lieu un quart de finale de coupe régionale entre le Chemie et le Lok. Certains le considèrent comme le plus grand derby du pays. Le président du Lokomotive, Jens Kesseler, laissait entendre que c’était « l’un des derbies les plus historiques d’Europe ». La police s’attendait à voir débarquer quelques ultras de l’Eintracht Franckfort, amis des Diablos ainsi que des supporters de Rostock, d’Halleschen et du BFC Dynamo, amis des ultras du Lok. Finalement les affrontements annoncés dans la presse n’ont pas eu lieu bien qu’il y ait eu des provocations par vidéos interposées. Quelques semaines avant la rencontre, les fans du Lok ont ainsi cambriolé le stade Alfred Kunze. Pendant le match, des antifas se sont vengés en saccageant le domicile d’une des figures de l’extrême droite leipzigoise. Les tribunes en sont quant à elles restées aux banderoles et aux insultes quand sur le terrain, le Lokomotive s’adjugeait la rencontre sur le score de 1-0.
Punk and alternative football
Au sud de la ville se situe le quartier de Connewitz connu pour être le quartier alternatif de Leipzig. Outre la forêt alluviale qui borde le quartier, on peut y trouver des squats, des cantines populaires à prix libre ou à prix coûtant appelés volxküche ou VoKü en abrégé, ainsi que des lieux culturels tels que Conne Island qui est une salle de concert, un centre culturel et un skate-park en même temps. C’est dans ce lieu qu’en 1999, une vingtaine de jeunes lancent le projet du Roter Stern Leipzig ’99 eV. Déjà expérimentés sur la scène punk et antifasciste, ils veulent amener leurs valeurs dans le monde du football qu’ils trouvent raciste, sexiste et homophobe. En septembre de la même année le club joue ses premiers matchs avec deux équipes masculines. La mayonnaise prend et les premières années, il n’est pas rare de voir 250 supporters sur le bord du terrain. Le club lance alors un fanzine, un petit fan shop et organise des concerts pour pouvoir garantir sa stabilité économique. En 2000 apparaît l’Alliance of Active Football Fans (BAFF) pour mieux structurer leur entité. En effet, ils ont rapidement vu qu’entre la mise en place théorique et la pratique de leur idéal, il y avait un décalage. Le club désormais mieux structuré s’engage dans des projets sociaux puis se développe rapidement avec la mise en place d’équipes féminines, d’équipes de jeunes et même d’une équipe de personnes âgées. Une hiérarchie horizontale est mise en place avec des assemblées plénières ouvertes à tous chaque jeudi. Entre 2003 et 2009, un passage de relais est opéré entre l’ancienne et la nouvelle génération. En 2009, ils organisent une campagne de sensibilisation appelée « Initiative pour plus de responsabilités sociales dans le sport (FIV) » financée par la municipalité et qui remporte deux prix. Aujourd’hui, le club est particulièrement actif auprès des jeunes qui peuvent désormais s’épanouir dans 15 sports différents. L’équipe première de football joue quant à elle en 7ème division, ce qui ne l’empêche pas d’être soutenu par Eric Cantona sur son compte Instagram lorsque ces derniers ont sorti des vêtements représentant le King avec une légende qui ne laisse pas de place au doute : « Fuck your national identity ».
Un autre club alternatif a vu le jour plus récemment : en 2013, des supporters du Lokomotive Leipzig, voyant bien que les néo-nazis reprenaient peu à peu le pas en tribune, ont décidé de créer un nouveau club fondé sur l’internationalisme et l’ouverture d’esprit : le FC International Leipzig. Grâce à une fusion avec le SV See, l’Inter Leipzig fait ses débuts footballistiques en 6ème division avant de montée en 5ème division la saison suivante et d’y rester jusqu’à aujourd’hui.
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En 2009, une certaine firme autrichienne arriva en ville relayant ainsi les Traditionsvereine (clubs historiques) au second plan. Au début, l’entreprise s’est tournée vers le Chemie Leipzig pour son projet. Face à l’hostilité des fans, ils se sont finalement orientés vers le SSV Markranstädt. L’absence d’un club de haut niveau a également permit à RB de transformer l’historique Zentralstadion en Red Bull Arena. Pourtant, Leipzig est une des villes les plus importantes du football allemand : celle de l’unification. De nombreux clubs ont été des pionniers. Outre ceux évoqués plus haut, on pourrait aussi parler du FC Sportfreunde Leipzig ou encore du SpVgg 1899 Leipzig. D’autres clubs ont quant à eux perduré et même survécu à la chute du mur de Berlin. Ils font de leurs traditions un moyen de justifier leur existence en dépit des nombreux problèmes financiers qu’ont connu beaucoup de clubs est-allemands. Au fil du temps, la rivalité entre le 1. Lokomotive Leipzig et le BSG Chemie Leipzig est devenue historique malgré le faible niveau sur le terrain. Plus tard, des clubs se sont créés autour de valeurs fortes pour trouver des alternatives au business galopant du football. Aujourd’hui, ne pas supporter le RB à Leipzig est un acte résistant et revendiqué comme tel par les supporters. Cela fait de Leipzig un noyau du combat qui fait rage dans toute l’Allemagne entre Traditionsvereine et Plastikvereine.
Sources :
- Julien Duez, #2 Octobre rouge – Football identité et tradition en ex-RDA, Footballski, 2016
- Udo Zagordnik, Es wächst zusammen was zusammen gehört: VfB und 1. FC Lok Leipzig rücken zusammen, sportbuzzer.de, 2018
- lok-Leipzig.com, DER LANGE WEG ZUM MEISTERSTERN, 2018
- Bastian Krauss, Wie Antifa und Neonazis ihren politischen Kampf im Leipziger Derby austragen, Vice.com, 2016
- Lutz Wöckener, Angst vor dem deutschen Hooligan-Gipfel am Sonntag, Die Welt, 2016
- Offizielle Mitteilung, web.archive.org, 2014
- Deutsch Welle Kick off !, WHY reunification failed football
- Copa 90, What F*** Happened to Football in Leipzig ?, 2017
- Rotersternleipzig.de
- Wikipédia, Histoire du football allemand
- Wikipédia, Football en RDA
- Wikipédia, Gestion des clubs sportifs en RDA
- Wikipédia, Verband Leipziger Ballspiel-Vereine
- Pages wikipédia des différents clubs évoqués
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