Vous l’avez compris, sur ce blog, on va parler foot. Pour commencer, j’aimerais vous parler de ses débuts et de son histoire. Cet article sera donc le premier d’une série, et reverra l’évolution du football depuis sa création à l’aboutissement de ses règles. D’autres papiers le développeront plus en détails.
Des racines remontant jusqu’à l’Antiquité
En Europe…
Le football est apparu il y a bien trop longtemps pour identifier sa date de naissance exacte. Cela fait des milliers d’années que les humains apprécient ce plaisir simpliste de taper dans un ballon. On estime que les jeux de balle en règle générale existent depuis l’Antiquité. Les Grecs de Sparte et d’Athènes connaissent trois jeux de ce type : jongles, passes, points. Rien de très similaire au principe du football en revanche. De leur côté, les romains en pratiquent quatre, parmi lesquels la plupart reposent sur des échanges de passes. Mais il y a aussi l’harpastum, dont les règles simples consistent à jouer sur un terrain rectangulaire et tenter d’amener un ballon au-delà des limites du camp adverse. Cela ne vous rappelle rien ? Il est encore bien trop tôt pour parler de football cependant, car presque tout est permis pour arriver à ses fins et les règles restent trop primaires.
…et en Asie
On retrouve également des jeux de balle en Asie, datant du IIIème siècle environ. Au Japon, le Kemari : un jeu consistant à se faire des passes sans que le ballon touche le sol. C’est la création des jongles à la Ronaldinho. En Chine, le Cuju est assez semblable : on se fait des passes et on jongle avec un ballon, mais il n’y a pas de buts. C’est comme cela que les membres de l’armée s’entraînaient à l’époque, pour se muscler simultanément toutes les parties du corps. Le ballon étant une jolie motivation, on imagine que cela a pu susciter des vocations à devenir soldats.
Un développement datant du Moyen-Âge
En Italie
Les « vrais » ancêtres du football datent plutôt du Moyen-Âge. A cette époque, on distingue deux types de jeux populaires. Le premier est le calcio florentin. Vous l’avez deviné, il vient d’Italie. Par conséquent, il ressemble dans sa globalité à l’harpastum des romains. Il apparaît en Italie au XVème siècle, et c’est Giovanni Bardi, écrivain, historien et comte de Vernio, qui en formalise les règles à la fin du XVIème, en 1580. Règles qui sont les suivantes : deux équipes de 27 joueurs (ils sont fous ces florentins) sont surveillées par un arbitre, et doivent marquer plus de buts que l’équipe adverse. A cette époque, les rencontres durent 50 minutes. C’est un mélange de lutte, de rugby et de football. Un peu comme notre foot à la récré, en fait. C’est encore brouillon, mais ça commence à prendre forme. D’ailleurs, même s’il disparaît au XVIIIème siècle, le nom calcio restera. Pourquoi ? Parce qu’un certain Mussolini, plus tard, se battra corps et âme contre la diffusion des anglicismes en Italie.
En France et en Angleterre
Le football que nous connaissons viendrait plutôt de la soule. Si vous ne connaissez pas, c’est un concept assez… barbare. Un nombre de joueurs illimité, deux règles : marquer… et ne pas commettre d’homicide. Âmes sensibles, s’abstenir. A priori né en France au XIIème siècle, on estime qu’il a traversé la Manche lors de la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant. Importé en Amérique par les colons, il est directement interdit en 1657 par la ville de Boston à cause de sa violence et du trop grand nombre d’accidents. Ce sport très brutal reste cependant populaire pendant plus de sept siècles en Europe, notamment en Angleterre où il est développé sous le nom de… football. Notez que les historiens l’ont renommé folk football (football du peuple) pour ne pas le confondre avec le football moderne. Joué à terrain ouvert la plupart du temps, c’est son intégration dans les universités qui a nécessité son adaptation à des terrains clos. Il fut ensuite interdit de pratique dans les rues en 1835 avec le Highway Act visant à empêcher les comportements gênants sur la voie publique, interdisant ainsi la pratique du football dans les rues. Pas très drôles ces anglais.
« Le football est un sport de gentlemen joué par des brutes ».
Qui n’a pas jamais entendu cette phrase de la part d’un rugbyman convaincu considérant lui-même que son sport de brutes est joué par des gentlemen ? Est-elle bien vraie ? A moitié, selon l’histoire. En effet, le calcio florentin était essentiellement joué par des nobles, et le peuple n’y était pas convié. A l’inverse, en Grande-Bretagne, c’est bien la catégorie populaire qui pratiquait ce sport, d’où le nom folk football. Un ancien élève du prestigieux lycée d’Eton a même déclaré : « Je ne peux pas considérer le football comme un sport de gentlemen ; après tout, le petit peuple du Yorkshire y joue. » Ça taclait déjà sec.
La finition, au XIXème
Son officialisation de l’autre côté de la Manche, dans les années 1850
La codification du football en Grande-Bretagne s’est faite de manière étonnante, puisque chaque école définissait ses propres règles. Sympas, les matchs inter-scolaires. Apparaissent alors les Cambridge Rules, visant à unifier les codes pour faire de ce sport un sport national avec des règles similaires partout. Parmi ces règles, la première est « Au début de la partie, le ballon est mis en jeu depuis le milieu du terrain : après chaque but, le coup d’envoi est réalisé de la même manière. » C’est également la première fois que les passes vers l’avant sont officiellement autorisées et que les mains deviennent interdites. Les touches, les coups francs et les corners viennent également de là. Après sept heures de débats, les Cambridge Rules sont enfin édictées, et le football passe un cap. Évidemment, ce serait trop simple si cela s’arrêtait là : les joueurs du Sheffield Cricket Club préfèrent imaginer leurs propres règles et fondent, en 1857, le premier club de football non scolaire. En 1858, leurs règles du jeu sont publiées. Ils jouent leur premier match en 1860 avec ces règles, à seize contre seize.
La création de la Football Association
En 1863, la Football Association (FA) est créée à Londres. Cette association regroupe tous les clubs d’Angleterre, et organise quelques compétitions : la Coupe d’Angleterre (connue sous le nom de FA Cup), les championnats amateurs, les matchs amicaux de la sélection, etc. Son premier but : établir des règles plus précises pour le football, pour le différencier du rugby. Par exemple, c’est la première fois qu’on interdit officiellement de prendre le ballon à la main ou de faire des fautes. La durée de la partie est également définie, 90 minutes. Ces premières règles, encore primitives, donneront lieu aux Lois du jeu qui définissent les règles du football moderne. C’est trois ans plus tard que le premier match officiel sera joué avec cette durée, opposant l’unique club de Londres à Sheffield. Pour ce qui est du ballon, c’est en 1872, à l’occasion de la première compétition nationale de football, la FA Challenge Cup, que sa taille et son poids sont définis. Avant cela, les deux équipes décidaient de ses dimensions avant le match : entre 68 et 70 centimètres de circonférence, entre 400 et 450 grammes.
« Le ballon ira plus vite que le joueur » – Michel Platini.
L’attaquant français avait déclaré ceci en référence au dribbling game, qui, comme son nom l’indique, consiste à dribbler tous les joueurs de l’équipe adverse et foncer seul face au but. Maradona, j’écris ton nom. En 1860 naît une innovation qui devient réalité en 1883 par le Blackburn Olympic, le passing game. Là, on parle donc d’un jeu de passes entre les joueurs, qui peuvent avancer tous ensemble en passant le ballon vers l’avant. Le football est né. Ce blog aussi.