Retourné à la Maison Blanche en tant qu’entraîneur en 2018 puis en 2019, Zinédine Zidane est intimement lié au club de la capitale espagnole. Quand on pense à Zidane, on pense au Real, on pense à Florentino Pérez, on pense aux Clasicos des années 2000… et aux galacticos, une équipe révolutionnaire dont le succès n’aura pas été proportionnel aux talents présents sur le terrain. Après un passage marquant à la Juventus, Zinédine Zidane, désormais ouvertement reconnu comme l’un des meilleurs joueurs du monde, est recruté par Florentino Pérez pour plus de 500 millions de francs, soit 78 millions d’euros environ. Un transfert record pour l’époque, faisant de Zizou le joueur le plus cher de l’histoire.
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En arrivant au Real Madrid, Zinédine Zidane subit une lourde pression médiatique : l’homme qui a offert la Coupe du Monde 1998 à la France et qui a été sacré meilleur joueur de l’Euro 2000 va-t-il s’imposer au Real Madrid comme l’un des meilleurs joueurs du monde ? Le 9 juillet 2001, le lendemain de son transfert, il est présente devant la presse. Là, des mains d’Alfredo Di Stefano lui-même, l’international français hérite du numéro 5 de Manuel Sanchis. La volonté de Florentino Pérez était de construire une équipe remplie de stars, et c’est réussi. Au Real, Zidane va côtoyer Figo, Ronaldo, Roberto Carlos, Beckham, Owen… d’impressionnants joueurs qui ont atteint les sommets du football aux côtés de l’international français. Si l’équipe est impressionnante, le challenge est encore plus relevé pour Zidane : saura-t-il s’imposer parmi tant de talents ? Repositionné à gauche mais laissé avec une certaine liberté pour circuler derrière les attaquants, Raul et Morientes. Cela marche bien évidemment, mais le début de la carrière de Zizou parmi les merengues est similaire à celui qu’il a eu à la Juventus : un besoin d’adaptation flagrant parmi un des effectifs les plus relevés du monde.
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Une première année caractérisée par une incroyable montée en puissance, conclue par un diamant
Les débuts de Zidane en blanc sont compliqués. Malgré une victoire en Supercoupe, lui et le Real Madrid n’y arrivent pas en Liga : trois défaites de suite et un début de championnat en demi-teinte. Il faut même attendre le début de l’année 2002 pour que la « machine Zizou » se lance et commence à tout maîtriser sur le terrain. Cette deuxième partie de saison devient symbolique pour Zidane, qui redevient alors le joueur qu’il était. A quelques mois du mondial, l’international français se réveille et marque un but monumental, en plus de réaliser un match mémorable contre le Deportivo La Corogne. Ce réveil tardif du joueur et de son club ne suffisent pas sur le plan national… mais ce n’est pas ce qui intéresse réellement la Maison Blanche en fin de saison. En effet, dans un coin de sa tête, Florentino Pérez pense à l’Europe : alors que les médias espagnols s’attendaient à une lutte sans précédent pour le titre, ne parlant plus que de Liga, le Real a bien l’intention de se rendre à Glasgow et de soulever la Ligue des Champions, trophée qui, rappelons-le, manque toujours à l’appel dans l’armoire de Zidane.
Après une première phase de poules à sens unique (quatre victoires, un match nul et une défaite), l’équipe entrainée par Vicente del Bosque sort largement en tête de la deuxième phase (cinq victoires, un nul) et est qualifiée pour la phase à élimination directe. Là, les madrilènes se retrouvent confrontés au Bayern, autre équipe favorite au titre. Après un but marqué en début de rencontre, le Bayern inverse la tendance dans les derniers instants et marque deux buts à la 82ème et la 88ème minute. Dans un match totalement dominé par les Galacticos, le Bayern a su profiter de son temps fort pour sortir vainqueur. Le match retour est totalement fou, et nous offre une masterclass absolue de Zidane, qui musèle totalement ses adversaires. Madrid s’impose 2-0, se qualifie pour les demi-finales et se retrouve nez à nez avec le FC Barcelone, le rival ultime. Ce même Barça est déjà quasiment champion d’Espagne, et a mené à mal l’équipe de Pérez pendant toute la saison. Cela ne gêne pas Zizou et ses coéquipiers, qui vont aller s’imposer 2-0 au Camp Nou. L’homme du match ? Zidane, une nouvelle fois. Après une première période morne, Raùl lance le français dans la profondeur qui trouve le côté droit du but catalan. Un but de McManaman vient clouer le spectacle, permettant aux galactiques de rentrer sereins chez eux. Le match retour se solde par un 1-1 peu enthousiasmant, mais suffisant au Real pour se qualifier en finale de la Ligue des Champions. Pour la quatrième fois de sa carrière, Zidane se retrouve à quelques minutes d’un trophée qu’il convoite tant. Là-bas, à Glasgow, alors que le score est de 1-1 à la 45ème, Zidane transforme l’improbable en miracle. Il reçoit un ballon hasardeux dans la surface, quasiment impossible à gérer, venant du ciel vers sa gauche. Le geste dure une fraction de seconde. Zidane lève son mauvais pied, et marque le but qui sera baptisé « la volée de Glasgow » par les supporters madrilènes plus tard. Il marque une reprise de volée inoubliable et indescriptible, et il affirme lui-même que ce but est « l’un des plus beaux, voire le plus beau » de sa carrière. Le score reste inchangé, et la première saison de Zizou à la Maison Blanche se clôt par l’obtention du dernier trophée majeur manquant à l’appel dans la vitrine de Zidane. Il entre alors dans le cercle fermé des joueurs ayant remporté, un Ballon d’Or, une Ligue des Champions et une Coupe du Monde.
Un géant parmi les grands
« Zidanes y Pavones. » Telle est la stratégie empruntée ouvertement par Florentino Pérez à son arrivée à la tête du club, en 2000. Le Real est endetté et ne peut pas se permettre de réaliser des mercatos extravagants. Pérez a alors cette idée révolutionnaire : « Zidanes y Pavones« , littéralement « des Zidane et des Pavon », en référence à la star internationale de la Juventus, Zinédine Zidane, et à Francisco Pavon, un pur produit de la Maison Blanche formé à Madrid. L’objectif est simple : recruter une superstar par été, et compter sur les jeunes joueurs du club pour le reste. Ainsi, en 2000, Figo signe à Madrid pour la modique somme de 68 millions d’euros, transfert record rapidement battu l’année suivante par celui de Zidane. Pérez tente, la même année, de signer Francesco Totti… sans succès.
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Les recrues s’enchaînent du côté de la capitale espagnole, tandis que le succès de la polituque est immédiat : le Real est champion d’Espagne dès la saison 2000-2001, champion d’Europe en 2002 et de nouveau champion d’Espagne en 2003. Le succès fut de courte durée. Malgré la signature de David Beckham à l’été 2003, la séparation entre del Bosque et Pérez fut probablement fatale au club. Les galactiques s’effondrent rapidement, et les années 2003-2006 sont moins chargées en trophées et en succès. S’imposer dans un tel effectif n’était pourtant pas gagné pour Zidane qui, malgré son immense talent, voyait la concurrence s’élever d’année en année. A Madrid, Zidane a fait évolué son jeu, devenant alors le meneur de jeu le plus imprévisible et vertueux du moment.
Comme rappelé précédemment, Zidane jouait à gauche à cette époque. Cependant, à la différence d’un ailier, l’international français trouvait de nombreux espaces au milieu de terrain, lui qui ne pouvait cesser de bouger et de créer des occasions. Zidane était tout dans cet effectif. Le tireur de penaltys, le tireur de coup-francs (en alternance avec David Beckham et Roberto Carlos), le créateur, le meneur, peut-être le meilleur. Multipliant les actions prolifiques, les passes décisives, les buts et les occasions franches, Zizou s’est illustré, à Madrid, comme l’un des tous meilleurs de l’histoire de ce sport. Pour notre plus grand plaisir. Malgré un échec assez marqué des Galacticos sur le long terme, cette équipe a su illuminer le regard de millions d’amateurs du ballon rond, Zidane étant au centre de cet effectif. En cinq ans au club, Zidane a marqué l’esprit des merengues, devenant à jamais l’une des plus grandes légendes du club. En ayant foulé la pelouse du Bernabéu a tant de reprises et fait vibrer les supporters presque autant de fois, Zizou est entré dans la légende madrilène, pour ne plus jamais en ressortir.
Durant l’été 2006, Zinédine Zidane quitte le Real Madrid et l’équipe de France. A la Maison Blanche, il laisse un héritage de six trophées, de plus de 60 buts et de 70 passes décisives. Mais surtout, dans les esprits des madrilènes, il laisse d’inoubliables souvenirs que rien ne tarira.
Zinédine Zidane aura à jamais, en tant que joueur puis des années plus tard en tant qu’entraîneur, marqué l’histoire du Real Madrid. L’inverse est également vrai, et les deux seront toujours intimement liés. Au sein de la Maison Blanche, Zizou s’est imposé comme l’un des plus grands de ce sport. Malgré un effectif relevé, il a su s’illustrer parfaitement et obtenir une place de titulaire, illuminant les terrains de ses immenses qualités. Parmi les merengues, le natif de Marseille a récolté des trophées, des souvenirs, et conquis le cœur de nombres d’amateurs de football encore dubitatifs à son sujet. Ce passage dans l’un des plus grands clubs du monde a marqué l’histoire, et parfaitement terminé une carrière riche en trophées, en émotion et en football, dans son sens le plus pur.
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Sources :
- FourFourTwo, 100 Greatest Footballers EVER: No. 8, Zinédine Zidane
- RMC Sports, Cannes, Juve, Real, Bleus : les grandes premières de Zidane
- So Foot, Zinédine Zidane : archives
- These Football Times, Battle of the 10s