« Impossible n’est rien qu’une excuse avancée par ceux qui trouvent plus facile de vivre dans le monde qui leur a été légué plutôt que de chercher en eux la force de le changer. Impossible n’est pas un fait, c’est une opinion. Impossible n’est pas une fatalité, c’est un défi. Impossible est provisoire. Impossible n’est rien. » disait Mohamed Ali. L’histoire du sport l’a prouvée à plusieurs reprises. En 2011, c’est l’Olympique Lyonnais (OL) qui est venu rajouter son nom a la liste des « exploits impossibles ». Retour sur la qualification héroïque des Gones pour les huitièmes de finale de Ligue des Champions.
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Après une décevante troisième place en championnat et des éliminations précoces dans les coupes nationales lors de la saison 2010/2011, les supporters rhodaniens sont en colère. Ils exigent le départ de l’entraîneur en place, Claude Puel. Également déçu par les mauvais résultats et l’absence de trophée, Jean Michel Aulas licencie son coach en fin de saison. A sa place, il fait le choix risqué de nommer Rémi Garde. Enfant de la maison, le nouvel entraîneur incarne parfaitement la nouvelle politique sportive de l’OL tournée vers le centre de formation.
Des débuts compliqués pour l’OL version Rémi Garde
Sous les ordres de Rémi Garde, les Lyonnais entament de la meilleure des manières la saison 2011/2012. Auteurs d’une belle prestation, les Gones reviennent de Nice avec les trois points de la victoire. Ils connaissent par la suite plusieurs difficultés et peinent à enchaîner les bons résultats en championnat. Dans un groupe abordable, composé du Real Madrid, de l’Ajax Amsterdam et du Dinamo Zagreb, l’OL piétine également en Ligue des Champions.
Les rouges et bleus entament leur parcours européen en se déplaçant chez leur adversaire direct pour la seconde place, l’Ajax d’Amsterdam. La première place étant quasiment acquise au Real Madrid. Au terme d’un match terne, les deux équipes se départagent sur le score de 0 à 0.
Quelques semaines plus tard, les Rhodaniens reçoivent à Gerland le Dinamo Zagreb, équipe la plus faible du groupe sur le papier. Il est donc impératif pour les Lyonnais de remporter ce match et cela, les joueurs l’ont bien compris. Rapidement devant au score, les hommes de Rémi Garde contrôlent bien le match et assurent facilement la victoire 2 à 0. Ils se retrouvent ainsi seconds du groupe profitant de la lourde défaite de l’Ajax au Santiago-Bernabéu.
Au milieu de l’automne, les Lyonnais se déplacent puis reçoivent le Real Madrid, une équipe qui réussit plutôt bien aux Gones comme en témoigne la double confrontation en huitième de finale de l’édition 2009/2010 qui avait vu sortir l’équipe française gagnante. Mais cette fois-ci, les merengues sont beaucoup trop fort. Ils infligent deux défaites à l’OL coup sur coup (0-4 et 2-0). Le club de Jean Michel Aulas est alors relégué a la troisième place du groupe derrière l’Ajax qui a su facilement remporter sa double confrontation face au Dinamo Zagreb (0-2, 4-0).
Avant de recevoir l’Ajax, l’OL se retrouve donc dans une position inconfortable. Troisième de son groupe, le club français pointe à trois longueurs de l’équipe hollandaise. Mais surtout, il concède un déficit de sept buts au goal-average qui pourrait s’avérer utile pour départager les deux équipes. Les Lyonnais le savent donc, sans victoire de leur part face aux Ajacides, ils seront quasiment éliminés de la Ligue des Champions dès les phases de poule. Une première depuis 2002. Malgré le fort enjeu, ils passent totalement à côté de leur match. Dominés, ils parviennent tout de même à obtenir le point du match nul (0 à 0). Et un brin d’espoir pour une éventuelle qualification.
Si les Lyonnais veulent se qualifier, ils devront donc effacer leur retard de trois points et sept buts sur les Néerlandais lors de la dernière journée. Leur sort dépendra également du résultat entre le Real et l’Ajax dans l’autre rencontre du groupe. Problème, les Espagnols sont déjà assurés de terminer premiers de la poule. Autant dire que la mission s’annonce très complexe… mais pas impossible.
Un match décisif à bien préparer pour l’OL
Avant de se déplacer à Zagreb pour disputer son dernier match de poule, l’OL doit d’abord accueillir le Téfécé pour le compte de la seizième journée de Ligue 1. L’occasion idéale pour prendre confiance et impulser une dynamique positive contre un adversaire en difficulté en championnat.
Pour ce match, Rémi Garde décide de mettre quelques cadres au repos. Dejan Lovren est absent du groupe, tandis que Bafétimbi Gomis et Yoann Gourcuff débutent sur le banc. En attaque, c’est Lisandro López qui accompagne Michel Bastos et Jimmy Briand, préférés au jeune Alexandre Lacazette.
Les Gones, très concentrés, entament fort leur match. De plus en plus dangereux, ils trouvent le chemin des filets une première fois peu avant la mi-temps grâce à un but de Bakary Koné. En seconde mi-temps, Ederson, puis Lisandro López permettent à l’OL de prendre le large. A 3-0, les Lyonnais se relâchent, sûrement déjà la tête à la Coupe d’Europe. Les Toulousains en profitent alors pour revenir à 3-2. Sans conséquences pour les Gones qui assurent tout de même la victoire. De bonne augure pour le prochain match face à Zagreb.
En conférence d’après-match, les journalistes ont déjà eux aussi la tête à la Ligue des Champions. Interrogé sur le sujet, Maxime Gonalons se montrera confiant : « On ira à Zagreb pour se qualifier » déclarera-t-il en zone mixte. Lui le sait mieux que tout le monde, impossible n’est pas lyonnais !
Des choix tactiques forts
Nous sommes le 7 décembre 2011. L’Olympique Lyonnais se déplace alors à Zagreb en quête d’une qualification presque utopique. Ce soir-là, Rémi Garde peut compter sur la quasi totalité de son effectif. Blessé, seul Michel Bastos est absent du groupe.
L’OL s’apprête à disputer un des matchs les plus importants de sa saison, mais pourtant, le coach lyonnais aligne un onze plein de surprises. En charnière centrale, Dejan Lovren est préféré au capitaine Cris pour épauler Bakary Koné. Sur le côté droit de la défense, Anthony Réveillère concède également sa place à Mouhamadou Dabo.
Au milieu de terrain, la fougue de Gueïda Fofana est préférée à l’expérience de Kim Källström. Le jeune prodige complète ainsi le trident 100 % français aux côtés de Gonalons et Gourcuff.
Devant, plusieurs choix forts sont également faits par Rémi Garde. Malgré son jeune âge, Alexandre Lacazette est titulaire sur le côté gauche de l’attaque. A droite, sans surprise, c’est Jimmy Briand qui débute. En revanche, en pointe de l’attaque, Bafétimbi Gomis, pourtant pas au top de sa forme est préféré au goleador argentin Lisandro López. Un choix qui sera vivement critiqué mais qui portera finalement ses fruits…
Jerko Leko exclu, le premier tournant du match
Le match opposant le Dinamo Zagreb à l’Olympique Lyonnais peut débuter. L’ambiance est palpable au moment où Monsieur Clattenburg donne le coup d’envoi. Les supporters lyonnais ayant fait le déplacement se font entendre. Ils se donnent à fond pour encourager leur équipe. Ils sentent bien qu’ils ont eux aussi un rôle à jouer dans la quête de la qualification. Cependant, le début de match des Gones ne va guère les rassurer. Les choix tactiques de Rémi Garde ne semblent pas payer. L’Olympique Lyonnais n’arrivent pas à ouvrir la marque.
Heureusement pour eux, un premier fait majeur de la partie intervient en leur faveur juste avant la demi-heure de jeu. Suite à un deuxième carton jaune, le milieu offensif droit du Dinamo, Jerko Leko est exclu. Une aubaine pour les Lyonnais qui vont pouvoir jouer en supériorité numérique pendant plus d’une heure.
Malgré cela, tout ne va pas se dérouler comme prévu pour les Gones. Pourtant à onze contre dix, ce sont bien les hommes de Rémi Garde qui concèdent l’ouverture de score à la quarantième minute. Après une superbe double parade d’Hugo Lloris, Mateo Kovačić, totalement délaissé, est libre de reprendre le ballon et de le placer au fond des cages vides. Une véritable douche froide pour les lyonnais qui ont une nouvelle fois fait preuve de passivité. Avec ce but encaissé, l’espoir d’une qualification s’éloigne encore un peu plus. Elle paraît même désormais totalement irréaliste…
L’espoir revenu
Menés à moins d’une heure de la fin du match, les Gones sont au pied du mur. Même si de nombreuses équipes auraient déjà baissées les bras, les Lyonnais n’abdiquent pas. Le but encaissé à même le mérite de les réveiller. Quelques secondes après l’engagement, ils se montrent déjà dangereux. Alexandre Lacazette profite d’une mésentente dans la défense croate pour tirer au but. Sa frappe du gauche est finalement bien repoussé par Ivan Kelava, le gardien du Dinamo. Trois minutes plus tard, juste avant la mi-temps, l’OL parvient enfin à marquer. Bien décalé par Maxime Gonalons, Aly Cissokho adresse un centre dans la surface croate. Celui-ci est contré par un défenseur croate qui lobe son gardien. Bafétimbi Gomis n’a alors plus qu’à accompagner le ballon au fond des filets.
Une minute plus tard, l’arbitre siffle la mi-temps. Les Lyonnais rentrent donc aux vestiaires sur le score de 1-1. Un score totalement insuffisant pour rattraper leur retard sur l’Ajax. Heureusement pour eux, à Amsterdam, les Hollandais sont menés 2 à 0 par le Real Madrid. A la pause, Rémi Garde fait le choix d’en informer ses joueurs afin de les remotiver. Une décision qui sera décisive pour la suite de la rencontre.
« On était les seuls à le croire, même à la mi-temps. On a vu que le Real menait 2 buts à 0. On savait qu’en marquant vite en seconde période la donne pouvait changer » déclarera Jimmy Briand à la fin du match.
Dix minutes de folie
En seconde mi temps, les Lyonnais semblent revenus de la pause avec de meilleures intentions. Le discours de Rémi Garde et le but marqué en fin de première période semblent leur avoir redonné espoir. Ils obtiennent rapidement un corner à la quarante septième minute. Yoann Gourcuff s’en charge et adresse un très bon centre pour Jimmy Briand. D’une tête décroisée, le Lyonnais trouve Maxime Gonalons, seul au second poteau. Le milieu de terrain est surpris par le ballon qui rebondit sur le haut de sa cuisse. Avec un peu de réussite, le ballon se loge dans la lucarne d’Ivan Kelava qui ne peut rien faire. Cela fait désormais 2-1 pour l’OL qui croit encore un peu plus à l’exploit. « On pouvait pas mieux débuter » s’exclament alors les commentateurs sur OLTV.
Après ce but, les Lyonnais ne se relâchent pas. Ils récupèrent rapidement le ballon et repartent immédiatement à l’attaque. Bafétimbi Gomis inscrit alors le but du doublé permettant à l’OL de mener 3 à 1. Sur le banc lyonnais, c’est la folie où membres du staff et joueurs semblent surmotivés par ces deux buts inscrits en seulement trois minutes de jeu. Les supporters sont également inarrêtables et commencent à croire de plus en plus à un exploit. Il n’y a alors plus que trois buts à remonter. La qualification est désormais envisageable ! D’autant plus que les Lyonnais ne s’arrêtent pas là…
A la cinquante deuxième minute, les Gones se montrent à nouveau dangereux sur le flanc gauche. Après une belle percussion de Gonalons, Aly Cissokho est une nouvelle fois bien décalé. Seul, il a tout le temps pour adresser un bon centre à Bafétimbi Gomis qui n’a plus qu’a pousser le ballon au fond des filets. Comme sur le premier but, le trio Gonalons, Cissokho, Gomis est à la baguette. En moins de dix minutes, les rouges et bleus inscrivent donc trois buts et renversent totalement le match. Les Lyonnais mènent désormais 4 à 1 et la qualification semble enfin à portée de mains. D’autant plus qu’ils peuvent compter sur un Bafétimbi Gomis en feu, qui a déjà inscrit un triplé en huit minutes. Un record de rapidité dans l’histoire de la Ligue des Champions pour l’époque.
Un changement décisif
Les Gones marchent sur l’eau en seconde période. Les Croates sont quant à eux dans les cordes, asphyxiés sous les attaques rhodaniennes. Et cela, Rémi Garde le sent bien. Il décide donc d’appuyer là où ça fait mal. Dès la cinquante quatrième minute, il effectue son premier changement. L’entraîneur français remplace Dejan Lovren et décide de passer à trois derrière. A sa place, il fait rentrer Lisandro López qui se positionne en tant qu’attaquant axial aux côtés de Gomis.
Rapidement, ce choix s’avère payant. Dix minutes après son entrée en jeu, l’attaquant argentin est excellemment lancé en profondeur. Le buteur lyonnais contrôle puis dégaine une belle frappe du gauche qui passe entre les jambes du gardien du Dinamo. Les Gones mènent alors désormais 5 à 1 et, une nouvelle fois, Rémi Garde est récompensé de ses choix tactiques.
La deuxième salve enclenchée par l’OL
Et comme avec l’OL un but n’arrive jamais seul, six minutes plus tard, à la soixante-dixième minute, les Gones marquent à nouveau. Encore une fois, Ali Cissokho est à la passe et Gomis à la finition. Sur un centre en retrait, l’attaquant ne laisse aucune chance au gardien croate grâce à une frappe dans la lucarne gauche des buts du Dinamo. Grâce à ce but, l’international français rentre encore un petit peu plus dans l’histoire de la Ligue des Champions, ajoutant son nom à la liste des joueurs ayants inscrit un quadruplé en Ligue des Champions, aux cotés de Ruud Van Nistelrooy et Lionel Messi notamment. Mais surtout, il permet à son équipe de mener 6 à 1 et donc d’être virtuellement qualifié. En effet, puisque du côté d’Amsterdam, le score est toujours de 2 à 0.
Il reste donc encore vingt minutes à jouer, et l’OL se retrouve alors virtuellement qualifié. Un scénario assez fou, que personne n’aurait pu prédire il y a moins d’une heure, quand les Lyonnais étaient menés 1 à 0. Malgré tout, les Gones le savent, ils ne doivent pas se relâcher, leur qualification ne tenant qu’à un fil. En cas de but de l’Ajax ou de Zagreb, c’est le club néerlandais qui passera. Face à cette pression, les Rhodaniens prouvent leur détermination à se qualifier et continuent à assiéger les buts de Kelava.
Cinq minutes après le but de Gomis, c’est Jimmy Briand qui vient ajouter son nom à la liste des buteurs. Bien trouvé dans l’axe, Jimbo ne panique pas devant le gardien et l’ajuste d’un plat du pied efficace. L’OL mène désormais 7 à 1 et peut souffler. Ils tiennent leur qualification entre les mains. Après ce but, les Gones continuent tout de même à jouer en offensif, en témoigne Jimmy Briand qui s’empresse de récupérer le ballon au fond des filets après sa réalisation. Mais cette fois-ci sans réussite.
Ils l’ont fait !
Nous sommes dans le temps additionnel. Le score est toujours de 7 à 1. Les Lyonnais ne sont plus qu’à quelques secondes d’un exploit renversant. Quand soudain, les trois coups de sifflet final retentissent. Tous le staff explose de joie ! Ils l’ont fait. Les Gones ont réussis à renverser la vapeur, remontant ainsi un retard de sept buts au goal-average. Les joueurs se jettent chacun dans les bras puis se dirigent vers leurs supporters, qui eux non plus n’en croient pas leurs yeux. C’est la folie à Zagreb.
De l’autre côté, à Amsterdam, la soirée vire au cauchemar. Les Ajacides encaissent un troisième but dans les arrêts de jeu. José Callejón est le buteur. Humiliés à domicile et victime d’un scénario complétement fou entre Zagreb et l’OL, les Néerlandais sortent par la petite porte.
Alexandre Lacazette, encore sous les émotions de la qualification historique est le premier Lyonnais à s’exprimer : « C’est beaucoup de joie et beaucoup de bonheur. Il ne fallait pas avoir de regrets à l’issue de la rencontre. On a tout donné et ça marché ! » s’exclame-t-il. Un peu plus tard dans la soirée, Rémi Garde s’exprimera à son tour aux micros de la presse internationale :
« S’il y avait un scénario possible c’était de voir cette équipe du Dinamo lâcher petit à petit. Il y a avait un infime espoir et ça s’est passé comme ça. Le carton rouge leur a fait mal et nous ça nous a galvanisés. Ça nous a permis de penser que cet exploit allait se rapprocher en étant patient. J’ai été déçu du manque d’implication défensive dans la première période. A la mi-temps il y a eu un recadrage qui a peut-être un peu bousculé les joueurs. Ils ont aussi appris que le Real menait 2 à 0 à l’extérieur. Ce soir c’est la joie collective qui me fait plaisir. »
De son côté, Krunoslav Jurčić, entraîneur du Dinamo Zagreb expliquera cette lourde défaite par le carton rouge reçu et le manque de condition physique de ses joueurs. Des excuses qui ne suffiront pas au président du Dinamo qui licenciera son coach suite à cette humiliation.
Des héros dans la tourmente
Le lendemain matin, joueurs et membres du staff sont accueillis en héros à l’aéroport de Lyon où les supporters rhodaniens sont venus en nombre pour les féliciter. La combativité des Lyonnais est également louée dans les médias où l’exploit des Gones fait la Une de nombreux journaux nationaux et locaux.
A l’étranger, la qualification lyonnaise fait également beaucoup de bruits, mais pour d’autres raisons. En Espagne, Marca émet des doutes sur la large victoire lyonnaise. De jour en jour, la rumeur selon laquelle le match opposant le Dinamo Zagreb à l’OL aurait été truqué prend de l’importance. Et pour cause, ajoutés à la mauvaise réputation du Dinamo, de nombreux éléments troublants sont remarqués après relecture du match. Tout d’abord, sur le quatrième but inscrit pas l’OL, Gomis semble légèrement hors-jeu.
Mais surtout, ce qui interpelle, c’est ce qu’il se déroule après le but inscrit par Lisandro López. Alors que Bafétimbi Gomis cherche à récupérer le ballon rapidement dans les filets pour repartir aussitôt à l’attaque, Domagoj Vida, le défenseur central est le premier à saisir le cuir entre ses mains. Puis, il se retourne vers l’attaquant en lui adressant un signe du pouce et un clin d’œil. Un geste qui sera fortement critiqué en raison du scénario du match. La passivité des Croates tout au long de la seconde période sera également remise en cause.
A leur tour, les médias français vont eux aussi se questionner sur le déroulement du match. Ils vont alors essayer de creuser sur l’affaire du clin d’œil qui ne cesse d’alimenter les réseaux sociaux. A ce sujet, Bafétimbi Gomis sera même obligé de se défendre à plusieurs reprises :
« Quand on joue au foot, ce n’est pas forcément la guerre. On s’est rencontrés deux fois avec ce défenseur cette année, on se connaît et on se respecte beaucoup. Il savait que quand on a marqué, on voulait récupérer tout de suite le ballon. Les joueurs de l’Est ont un peu le vice de prendre le ballon. Je veux lui arracher et il me fait un petit clin d’œil pour me dire: “Tu viens de marquer, laisse nous un peu récupérer”. Mais de là à dire que le match a été acheté par notre président… »
Des explications qui font échos à celles données un peu plus tôt aux journalistes présents au centre d’entraînement de l’OL :
« L’Olympique Lyonnais est un club qui a des valeurs et des vertus. De remettre en cause ces principes là, d’entendre certaines choses, pour tous les amoureux de l’OL, c’est quelque chose de difficile à accepter. »
Une enquête qui donnera raison à l’OL
Alors que les suspicions pleuvent autour de l’Olympique Lyonnais, l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL) décide d’ouvrir une enquête pour voir si le match semble controversé ou non. Quelques jours plus tard, elle rend enfin son verdict. Le match ne comporte aucune « anomalie particulière » concernant la prise de paris affirme l’organisation. De quoi faire souffler l’Olympique Lyonnais, mais pas de calmer l’Ajax Amsterdam estimant avoir été lésé qui demandera alors à l’UEFA d’ouvrir une enquête. Une requête finalement rejetée par l’institution européenne qui expliquera que « rien ne justifie (cela) ».
Coups tactiques, scénario de folie et performance individuelle hors norme, tous les ingrédients d’un exploit étaient réunis en ce soir de décembre 2011. Malgré un retard de trois points et de sept buts au goal-average, les Gones obtiennent une qualification dont eux seuls ont le secret. Cependant, la joie ne sera que de courte durée, puisque quelques semaines plus tard, les hommes de Rémi Garde seront finalement éliminés en huitième de finale contre l’Apoel Nicosie.
Sources :
- Kévin Mangot, « Zagreb-Lyon : Les réactions d’après-match », Paroles de Foot, décembre 2011
- Antoine Maes et Romain Scotto, « Polémique Zagreb-Lyon: L’UEFA ne veut pas d’enquête, mais l’Ajax en demande une », 20 Minutes, décembre 2011
- Maxime Dupuis, « Le soir où un 7-1 à Zagreb a déclenché une tempête sur les têtes lyonnaises », Eurosport, septembre 2016
- Eric Maggiori, « Top 16 : quadruplé en Ligue des Champions », SoFoot, septembre 2021
- « Ligue des champions : l’Arjel n’a relevé « aucune anomalie particulière » sur le match Zagreb-Lyon », Le Monde, décembre 2011
- « Dinamo Zagreb-OL : Gomis revient sur l’épisode du clin d’oeil », Lyon Mag
- « Saison 2011-2012 de l’Olympique lyonnais », Wikipédia
- Olympique Lyonnais, « Retour sur le match OL/Zagreb du 7 décembre 2011 | Olympique Lyonnais », Youtube, novembre 2016